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Le PQ propose d'élargir Bouchard-Taylor

Parti Quebecois Leader Jean-Francois Lisee reacts to the election of Donald Trump, before heading to a party caucus meeting, Wednesday, November 9, 2016 at the legislature in Quebec City. PQ finance critic Nicolas Marceau, right, looks on. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Archives Métro
Alexandre Robillard, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a rééquilibré les positions identitaires de sa formation en ajoutant les enseignants et les éducatrices en garderie à la liste des employés de l’État qui devront s’abstenir de porter des signes religieux.

Durant la course à la direction du PQ, M. Lisée avait limité cette interdiction aux seuls fonctionnaires en autorité dont les juges et policiers, tel que recommandé par la commission Bouchard-Taylor en 2008.

Après son élection comme chef, au terme d’une course où ses positions étaient plus affirmées sur les enjeux identitaires, M. Lisée avait exprimé le souhait de recentrer les orientations péquistes, afin de trouver une «zone de confort» pour tous ses députés.

Dans une conférence de presse, jeudi, M. Lisée a déclaré que les discussions en caucus ont permis de déterminer qu’il fallait élargir les restrictions aux personnes en position d’autorité dans les écoles primaires et secondaires.

«Suite à la discussion avec les collègues, avec les membres du caucus, et les consultations qu’on a faites, le point d’équilibre, il était là aussi, a-t-il dit. On pense que les Québécois sont prêts à faire ce pas.»

M. Lisée maintient le cap sur la nécessité d’envoyer à tous les fonctionnaires un message non contraignant en faveur de la neutralité religieuse, ce qu’il proposait à titre de candidat.

«On pense que la formation et la nette préférence du gouvernement et de l’Assemblée nationale pour le devoir de réserve va s’appliquer dans les hôpitaux, dans le système de santé, mais pour l’éducation, il nous a semblé qu’effectivement la figure d’autorité incluait les enseignants», a-t-il dit.

Les enseignants et les éducatrices en garderie actuellement au service de l’État disposeraient d’un droit acquis, ce qui limiterait l’interdiction aux nouveaux employés seulement.

Cette disposition ne s’appliquerait toutefois pas aux fonctionnaires en position d’autorité, à qui le port de signes religieux serait interdit sans exception.

Le tchador serait également interdit sans exception, a indiqué la directrice des communications de l’aile parlementaire péquiste, Antonine Yaccarini, bien que dans la conférence de presse M. Lisée n’ait pas été aussi clair.

Dans une réponse à une question en anglais, M. Lisée a plutôt affirmé que cette restriction serait également limitée aux nouvelles embauches.

Concernant sa prise de position sur la nécessité de réfléchir à la place du voile intégral dans l’espace public en général, alors qu’il était candidat à la direction, M. Lisée a affirmé jeudi qu’un comité formé de parlementaires et d’experts se penchera sur la question.

«Il y a 10 démocraties européennes qui ont débattu de ces questions et qui ont apporté des réponses différentes, a-t-il dit. Et cette équipe déposera ses propositions au gouvernement à l’automne 2019.»

Pendant la course, M. Lisée avait notamment soulevé une controverse en affirmant que le port de la burqa pouvait poser un risque pour la sécurité, puisque ce vêtement permettrait de cacher une arme.

La semaine dernière, M. Lisée a déclaré dans une entrevue au quotidien La Presse que si le PQ avait «cinq thèmes essentiels, la laïcité serait un des thèmes, mais ne serait pas dans les trois premiers».

Mercredi, M. Lisée a cité les questions identitaires dans ses trois principales priorités, après avoir admis qu’il a pu créer la perception que ces enjeux sont moins prioritaires.

Jeudi, M. Lisée s’est défendu d’avoir changé de cap depuis la publication de l’entrevue et au lendemain d’un sondage où le PQ se retrouve derrière la Coalition avenir Québec (CAQ).

«C’est une façon de dire: si vous voulez résumer les cinq en trois, c’est solidarité, prospérité partagée et identité, a-t-il dit. Et moi, je n’y vois pas de contradiction. J’y vois une affirmation peut-être plus synthétique de nos priorités.»

Après avoir affirmé lorsqu’il était candidat que le seuil de 50 000 immigrants reçus actuellement est «le chiffre de l’échec», M. Lisée a répété, jeudi, son intention de confier au vérificateur général l’analyse de la capacité d’accueil annuelle du Québec.

M. Lisée a également promis de bonifier les budgets pour assurer la francisation des immigrants.

Avant le dévoilement des positions péquistes, la Coalition avenir Québec a diffusé, jeudi, une publicité affirmant que M. Lisée et le premier ministre Philippe Couillard sont en faveur du port du tchador dans les écoles.

M. Lisée a affirmé que cette publicité était mensongère et démontre que la CAQ est en difficulté dans le cadre des élections partielles.

«Il y a peut-être des gens qui vont croire le mensonge de François Legault, mais moi, je parie qu’il y a beaucoup plus de gens qui vont dire: ouache! Ce n’est pas ça qu’on veut en politique québécoise», a-t-il dit.

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a accusé la CAQ de faire de la «petite politique» en prônant l’exclusion.

«Comme décideurs publics, est-ce qu’on est rendus critiques vestimentaires, a-t-il demandé. On ne peut pas être là.»

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