Ottawa et l’APN discuteront d’agressions sexuelles
OTTAWA — Le chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN) doit bientôt rencontrer trois ministres fédérales pour se pencher sur le nombre alarmant de sévices sexuels perpétrés au sein des communautés autochtones.
Le chef Perry Bellegarde abordera la question avec les ministres des Affaires autochtones, de la Santé et de la Condition féminine, soit respectivement Carolyn Bennett, Jane Philpott et Patty Hajdu.
Une récente enquête de La Presse canadienne a tracé un lien entre les agressions sexuelles d’enfants autochtones et la vague de suicides qui secoue plusieurs communautés des Premières Nations du Canada.
Le chef Bellegarde a exhorté ses pairs à renforcer la lutte contre l’inceste et les agressions sexuelles sur les réserves. Il soutient que les efforts doivent se concentrer sur le terrain et donc, émaner des chefs et des conseils locaux.
Les chefs de l’APN doivent se réunir à Gatineau mardi, dans le cadre de leur assemblée extraordinaire annuelle.
Ils traiteront notamment de l’évolution de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, de même que de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
L’exploitation des ressources naturelles et la protection de l’environnement seront également à l’ordre du jour, alors que le premier ministre Justin Trudeau a approuvé la semaine dernière le projet d’oléoduc de Kinder Morgan sous 157 conditions.
Cet oléoduc est source de dissension au sein des Premières Nations.
Bien que l’APN n’ait adopté aucune position officielle sur ce sujet, elle défend le droit à l’autodétermination, souligne M. Bellegarde.
Il précise que les peuples autochtones souhaitent des emplois, mais ne cherchent pas la prospérité à n’importe quel prix. Ils ont la responsabilité de préserver la terre et l’eau, a-t-il exposé.