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Les chefs autochtones divisés sur les oléoducs

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld
Kirsty Kirkup, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

GATINEAU, Qc — Un chef autochtone du nord de l’Alberta a appelé ses homologues à ne pas se laisser convaincre par les propos des militants environnementalistes qui s’opposent aux projets d’oléoducs et à l’exploitation des sables bitumineux.

À l’occasion de la rencontre extraordinaire des chefs de l’Assemblée des Premières Nations (APN) à Gatineau, mercredi, le chef de Fort McKay, Jim Boucher, a fait valoir que le bien-être économique de sa petite communauté crie de 800 habitants dépend de l’industrie pétrolière.

Sa réserve s’est tournée vers l’industrie pétrolière dans les années 1980, a-t-il relaté, alors que sa situation économique s’enlisait. La collaboration établie a permis de créer des emplois pour les membres de sa communauté, a-t-il soutenu.

Sans les sables bitumineux, le peuple de Fort McKay serait pris dans la pauvreté, a dit M. Boucher.

Les projets énergétiques controversés tels que celui de l’oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan, en Colombie-Britannique — approuvé récemment par le gouvernement de Justin Trudeau —, se sont retrouvés au coeur des discussions, mercredi, à Gatineau.

Il ne faut pas que les Premières Nations se laissent diviser par l’industrie des hydrocarbures, a renchéri le grand chef de Kanesatake, Serge Simon.

Le leader mohawk du Québec est parmi ceux qui ont signé le Traité contre l’expansion des sables bitumineux, entériné en septembre par de nombreux chefs autochtones du Canada et des États-Unis qui ont promis de s’unir dans la lutte contre tout projet de construction d’oléoduc.

«Je ne laisserai pas l’industrie nous diviser, le chef Boucher et moi», a dit Serge Simon.

Il a toutefois ajouté qu’il était de la responsabilité des chefs autochtones de combattre les menaces qui pèsent contre l’eau, la terre et les peuples.

«Les Premières Nations seront les premiers réfugiés climatiques. Il n’y a aucun doute», a-t-il soutenu.

Le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jim Carr, avait directement contacté le chef de Kanesatake pour s’excuser d’avoir dit que les forces de l’ordre interviendraient si des manifestations non pacifiques surgissaient en opposition à des projets d’oléoducs.

Le Canada tolère non seulement la contestation, mais celle-ci fait partie des caractéristiques qui définissent les Canadiens, avait-il dit à sa sortie de la réunion du cabinet, mardi.

De son côté, le premier ministre Justin Trudeau était aussi revenu mardi sur cette «remarque malheureuse» de son ministre en s’adressant aux chefs réunis à Gatineau.

Le chef national de l’APN, Perry Bellegarde, a reconnu que les Premières Nations sont divisées sur la question des oléoducs, notamment sur celui de Kinder Morgan qui doit s’étendre de l’Alberta à une banlieue de Vancouver.

L’APN n’a pas de position officielle sur un tel enjeu, a-t-il indiqué, ajoutant du même souffle que les communautés revendiquent leur droit à l’autodétermination.

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