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Le PQ accusé de détourner des fonds publics

Photo: Josie Desmarais/Métro
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Libéraux, caquistes et solidaires joignent leur voix pour accuser l’opposition péquiste de détourner des fonds publics, en utilisant à des fins partisanes du personnel rémunéré par l’Assemblée nationale.

C’est «le bal des hypocrites», a commenté le chef péquiste Jean-François Lisée, vendredi, à propos de la sortie concertée du gouvernement libéral, de la Coalition avenir Québec et de Québec solidaire qui survient à la veille du conseil national du Parti québécois, qui se tient à Québec tout le week-end.

Le gouvernement et les deux autres partis d’opposition ont demandé conjointement, vendredi, au Commissaire à l’éthique et au Bureau de l’Assemblée nationale (BAN) de mener des enquêtes, afin de faire toute la lumière sur les fonctions réelles des employés faisant partie de l’équipe de la whip en chef de l’opposition officielle, la députée péquiste Carole Poirier.

L’aile parlementaire péquiste a d’abord réagi par voie de communiqué, en niant les allégations formulées par les autres partis, qui jouent «les vierges offensées», et en affirmant respecter toutes les règles en vigueur à l’Assemblée nationale reliées à l’embauche du personnel.

Toute l’histoire n’est que du «théâtre», a renchéri M. Lisée en après-midi, en conférence de presse.

La question de fond consiste à savoir comment interpréter le Règlement de l’Assemblée nationale régissant la définition de tâches, mais surtout le lieu de travail (port d’attache) du personnel des cabinets des différentes formations politiques.

Le Journal de Québec révélait vendredi que 12 personnes avaient été embauchées pour seconder Mme Poirier. Toutes sont rémunérées par l’Assemblée nationale, donc avec des fonds publics, mais cinq d’entre elles, des «agents de liaison», seraient en fait affectées à du travail partisan, loin du parlement.

L’opposition péquiste soutient que tous les partis fonctionnent de la même façon, et ce, depuis longtemps. Elle affirme que les «agents de liaison» sont des «attachés politiques au sens large» du terme au service des différentes formations politiques.

«Les partis politiques, depuis toujours, appliquent cette règle et se conforment aux avis non partisans de l’Assemblée pour s’assurer de la respecter», écrit l’aile parlementaire péquiste dans un communiqué.

Toujours selon le PQ, les agents de liaison «peuvent être appelés à exécuter leurs tâches sur le terrain, à l’Assemblée nationale, à la permanence du parti, dans les bureaux de circonscription, voire chez eux, dans leur région».

«Je veux les voir à leur port d’attache le moins souvent possible», a commenté M. Lisée, en insistant pour dire que le rôle de ces employés était précisément de ne pas travailler au parlement, mais sur le terrain.

Selon la Coalition avenir Québec (CAQ), il ne fait pas de doute, cependant, que l’opposition péquiste joue sur les mots et utilise à mauvais escient les fonds publics.

«C’est du détournement de fonds», a clamé le whip caquiste et député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, en point de presse.

Il n’a pas caché son indignation, convaincu que le PQ utilisait l’argent des contribuables au profit du parti.

La CAQ exige de plus la tenue d’une séance extraordinaire du BAN, afin que chaque formation politique ayant eu recours à cette pratique rembourse la totalité d’éventuelles sommes acquises en violation des règles.

Le whip en chef du gouvernement, Stéphane Billette, a dénoncé pour sa part ce qu’il a qualifié de «manque d’éthique flagrant» de l’opposition péquiste.

«Il est inconcevable et totalement inadmissible que cinq employés de l’opposition officielle soient salariés par l’Assemblée nationale du Québec, en travaillant toutefois à la permanence du Parti québécois», a-t-il commenté dans un communiqué.

Il s’explique mal aussi le fait que l’opposition officielle compte plus de 12 employés au bureau de la whip pour servir 30 députés, alors que le cabinet du whip en chef du gouvernement en a neuf pour appuyer le travail de 70 députés.

Cela s’explique aisément par le fait que les attachés politiques libéraux se retrouvent au sein des cabinets de ministres, a répliqué M. Lisée.

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