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L’arrivée de Trump portera ombrage à une rencontre de l’OTAN

German Bundeswehr soldiers of the 122th Infantry Battalion take part in a farewell ceremony in Oberviechtach, Germany, Thursday, Jan. 19, 2017. As a part of the NATO program 'enhanced forward presence' 450 soldiers will move to Lithuania in the upcoming weeks. (AP Photo/Matthias Schrader) Photo: The Associated Press
Lee Berthiaume, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — La récente investiture du président Donald Trump risque d’être sur toutes les lèvres lors d’une rencontre de plusieurs membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui se réuniront cette semaine pour finaliser les plans sur le déploiement d’un bataillon dirigé par des Canadiens en Lettonie ce printemps.

Mais au moins un dirigeant important du pays de l’Europe de l’Est a fait un appel au calme.

Le Canada a accepté de mener l’un des quatre bataillons multinationaux de l’OTAN alors que l’alliance militaire tente d’accroître sa présence pour faire face aux visées expansionnistes prêtées à la Russie.

Toutefois, cela s’est organisé avant que le magnat de l’immobilier et vedette de la téléréalité ne se fasse son chemin jusqu’à la Maison-Blanche. M. Trump a souvent décrit l’OTAN comme une alliance «désuète» et a promis un rapprochement avec la Russie.

En entrevue avec La Presse canadienne vendredi, le secrétaire d’État letton à la Défense, Janis Garisons, a affirmé qu’il était important de ne pas tout de suite «sauter aux conclusions», ajoutant qu’il n’avait «aucune raison de croire que la contribution des États-Unis est en jeu».

M. Garisons s’est dit «persuadé» que le président Trump optera pour la continuité quant aux ententes conclues par le passé.

Malgré cela, plusieurs questions ont été soulevées sur le rôle des États-Unis dans l’OTAN sous la présidence de Donald Trump, à la lumière de son possible rapprochement l’administration de Vladimir Poutine.

Plusieurs alliés de l’OTAN se demandent maintenant s’ils peuvent compter sur les Américains advenant une attaque de la Russie.

Le gouvernement fédéral de Justin Trudeau a fait savoir qu’il irait de l’avant avec son intention de déployer des troupes et des véhicules blindés en Lettonie, où l’armée canadienne sera au coeur du bataillon de l’OTAN de 1000 soldats.

Des représentants de l’Albanie, de l’Italie, de la Lettonie, de la Pologne et de la Slovénie — qui contribuent tous à l’effort militaire en Lettonie — se rendront à Ottawa cette semaine pour peaufiner les derniers détails.

M. Garisons espère que les premiers soldats étrangers arriveront d’ici le mois de mai pour que tous soient en place en juillet ou en août.

Le Canada enverra 450 soldats, des véhicules blindés légers, ainsi que d’autres équipements d’Edmonton lors de la première rotation, qui durera environ six mois.

L’armée canadienne continuera de diriger la mission en Lettonie aussi longtemps que nécessaire, dit-on.

M. Garisons estime que sa rencontre avec des représentants américains la semaine dernière et les choix de M. Trump pour les postes de secrétaire à la Défense et de secrétaire d’État sont des signes encourageants pour la suite.

Le général à la retraite James Mattis, qui sera à la tête du département à la Défense, a dit aux sénateurs la semaine dernière que la Russie tentait de «briser» l’OTAN, avant de défendre vigoureusement l’alliance militaire.

Le magnat du pétrole, Rex Tillerson qui a été choisi pour diriger le département d’État, est resté plus prudent, mais il a admis que la Russie «représentait un danger».

Le fait que l’alliance déploie encore des bataillons en Lettonie, en Estonie, en Lituanie, et en Pologne — qui sont dirigés par le Royaume-Uni, l’Allemagne et les États-Unis — est aussi encourageant, selon le secrétaire d’État letton.

«Dans tout ce processus, il est très clair que l’alliance est unie et que les alliés sont unis. C’est quelque chose de très important. Parce que l’unité est la force de l’OTAN et des sociétés occidentales. Si nous sommes divisés et que nous ne pouvons pas nous garder ensemble, je crois que ce serait un gros problème», a-t-il expliqué.

M. Garison a toutefois reconnu que les membres de l’OTAN devraient reconnaître et prendre acte des plaintes de M. Trump, mais aussi de celles formulées par d’autres politiciens américains.

Pendant son discours d’investiture, vendredi, M. Trump a fait allusion à l’alliance, soulignant que les États-Unis avaient, pendant des décennies, «subventionné les armées des autres pays tout en permettant la triste dégradation de (leur) armée».

«Nous avons défendu les frontières des autres pays tout en refusant de défendre la nôtre», a-t-il clamé.

M. Garisons a déjà entendu cette plainte par le passé. «Peut-être que cela n’a pas été présenté aussi explicitement, mais nous avons entendu (ces propos) de la part de plusieurs représentants américains de la défense. Ce n’est rien de nouveau et nous devons le reconnaître», a-t-il soutenu.

C’est aussi pourquoi la Lettonie a augmenté son budget en défense, qui représente actuellement 1,7 pour cent de son produit intérieur brut (PIB), mais qui atteindra l’année prochaine la cible de 2 pour cent de l’OTAN.

Le Canada dépense actuellement moins d’un pour cent de son PIB en défense.

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