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Trudeau interpelle l'élite à Hambourg

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld
Mike Blanchfield, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

HAMBOURG — Le premier ministre Justin Trudeau a saisi l’occasion d’un prestigieux banquet de Hambourg, en Allemagne, pour interpeller l’élite à l’égard des inquiétudes des travailleurs.

Au fil de sa visite en Europe, M. Trudeau a insisté sur l’importance d’être sensible aux «angoisses» des travailleurs, laissés pour compte par la mondialisation et effrayés par la vitesse à laquelle le monde se transforme.

Peu après la ratification du traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, malgré la forte opposition d’un mouvement citoyen, Justin Trudeau a exhorté les politiciens à mieux expliquer les bénéfices tangibles de telles ententes.

Il est allé encore plus loin, vendredi soir, alors qu’il a livré un discours devant 400 politiciens, chefs d’entreprise et autres notables réunis pour le banquet de Saint-Matthieu, à Hambourg — une tradition vieille de 700 ans.

En le présentant, le premier bourgmestre de la ville, Olaf Scholz, a affirmé qu’il honorait l’Allemagne en participant à la soirée. Il a qualifié le Canada de «modèle» de par son ouverture, de même que son humanité.

Justin Trudeau s’est dit conscient de l’«ironie de prêcher à propos des difficultés de la classe moyenne devant un océan de tuxedos et de robes de bal, tout en portant moi-même un noeud papillon».

Il a néanmoins adopté un discours qui n’était pas sans rappeler les personnes réfractaires au libre-échange.

«Lorsque les entreprises enregistrent des profits records sur le dos des employés à qui l’on refuse constamment un emploi à temps plein — et la sécurité qui vient avec —, les gens se sentent vaincus», a-t-il lancé.

«Il est temps de payer des salaires décents, de payer vos taxes», a poursuivi le premier ministre canadien.

Justin Trudeau a aussi signalé que les inégalités entraînent une méfiance envers les gouvernements et le patronat.

«Ça devient  »nous contre eux »», a-t-il déploré.

Il s’est targué d’avoir augmenté les impôts du fameux «un pour cent» tout en bonifiant les avantages fiscaux pour les enfants. Il a d’ailleurs ajouté qu’Ottawa est en voie d’abaisser la pauvreté infantile de 40 pour cent au pays.

«Quand vous apprenez que votre employée attend un enfant, félicitez-la. Ne faites pas en sorte qu’elle se demande si elle aura toujours un emploi à son retour», a-t-il semoncé.

Pendant sa visite en Europe, Justin Trudeau est devenu le premier dirigeant canadien à prendre la parole devant le Parlement européen, à la suite de l’entérinement de l’accord de libre-échange.

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