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Anniversaire de Phénix: pas de quoi fêter

Chris Aylward, PSAC National Executive Vice-President listens as Debi Daviau, PIPSC President responds to a question on the government's Phoenix pay system during a news conference in Ottawa, Thursday, February 23, 2017. THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld Photo: THE CANADIAN PRESS

OTTAWA — Les syndicats représentant les fonctionnaires fédéraux réclament un fonds de prévoyance de 75 millions $ dans le prochain budget fédéral pour pallier aux problèmes créés par le système de paye Phénix.

La ministre responsable ne dit pas non, mais veut d’abord évaluer les besoins.

Il y a exactement un an, le système Phénix entrait en fonction et apparaissaient avec lui les nombreuses erreurs allant de l’absence de salaire aux payes trop élevées.

Encore mercredi, on apprenait que les ratés du système étaient responsables de l’envoi à environ 22 000 fonctionnaires fédéraux résidant au Québec d’un relevé 1 d’impôts erroné. De nouveaux relevés doivent être envoyés à tous ces fonctionnaires avant la fin du mois.

Et la semaine dernière, un centre d’appel mis sur pied pour répondre aux questions des fonctionnaires qui subissent les erreurs de Phénix a reçu pas moins de 2000 appels.

L’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) et l’Association canadienne des employés professionnels (ACEP) exigent que le gouvernement fédéral mette 75 millions $ de côté dans le budget fédéral qui sera déposé dans les prochaines semaines. Cet argent pourrait servir à financer de la formation et à embaucher davantage de personnel pour gérer le système de paye.

«Affecter plus d’argent pour régler les problèmes constants du système, c’est le moins que le gouvernement puisse faire, au bout d’un an avec Phénix», de l’avis de Debi Daviau, présidente de l’IPFPC.

Mme Daviau et ses compagnons de l’AFPC et de l’ACEP ont tenu une conférence de presse, jeudi après-midi, pour présenter leur réclamation à leur employeur.

À sa sortie des Communes quelques heures plus tard, la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Judy Foote, se disait prête à étudier la demande.

«Nous allons devoir faire une évaluation de ce que sont nos besoins. Mais nous avons continué à mettre des fonds supplémentaires. Et comme je l’ai déjà dit, nous allons continuer à regarder la situation et prendre les mesures qu’il faut pour régler le problème», a promis la ministre.

Les assurances de la ministre Foote ne rassurent pas les syndicats des fonctionnaires.

«Nous ne voyons pas vraiment de lumière au bout du tunnel, pour l’instant», s’est plainte Mme Daviau.

«Nous ne voyons pas de plan détaillé qui nous laisserait croire que ce problème sera réglé à un moment ou à un autre», a-t-elle jugé.

«Il y a encore des cas qui se rajoutent à la pile. Ça ne s’améliore pas vraiment. Des fois, j’ai l’impression que ça se détériore», s’est plaint André Picotte, président par intérim de l’ACEP, citant les plaintes qu’il reçoit des membres de son syndicat.

Mercredi, la sous-ministre de Services publics et Approvisionnement Canada, Marie Lemay, tenant sa mise à jour régulière des problèmes de Phénix, prévoyait que l’état du système serait stable au mois d’août prochain.

«Je suis extrêmement sceptique», a réagi M. Picotte.

«La catastrophe de Phénix n’est pas un accident», a accusé, pour sa part, Chris Aylward, vice-président directeur national de l’AFPC. «C’est le résultat de mauvaises décisions. Le gouvernement doit apprendre des leçons de Phénix, ce qui veut dire écouter les gens qui font le travail et les syndicats qui les représentent», a-t-il insisté.

Les conservateurs, aujourd’hui dans l’opposition, renient la paternité du programme Phénix. «C’est leur fiasco», a accusé Kelly McCauley, député conservateur albertain en pointant du doigt le gouvernement libéral. Pour ce qui est de la demande des fonctionnaires, «c’est une demande raisonnable», d’après le député McCauley puisque l’argent serait disponible mais pas forcément dépensé.

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