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Feu roulant de demandes pour réformer la gestion des pipelines

Photo: Chantal Levesque/Métro

Près de 700 personnes ont fait entendre leur voix lors des audiences publiques pour réformer l’Office national de l’énergie (ONÉ) qui autorise et encadre les projet de pipelines au Canada. Métro fait le point avec Hélène Lauzon, qui pilote la consultation publique.

Il semble y avoir une constance dans les critiques adressés, non?
Effectivement. Concernant la gouvernance, le fait que les membres de l’office doivent habiter Calgary et qu’ils viennent de l’industrie donne une impression de partialité. Il y a aussi le fait que l’ONÉ ne prend pas en compte l’impact des projets sur les changements climatiques et que le concept d’intérêt public n’est pas clairement défini. Il a aussi été souvent demandé que le volet des analyses environnementales soit retourné à un organisme indépendant, l’Agence canadienne d’évaluation environnementale, et de simplifier la participation du public en rendant le processus moins compliqué et de rendre tous les documents accessibles en français.

Quelles ont été les observations de l’industrie et des Autochtones?
L’industrie craint un éloignement de l’expertise si l’ONÉ n’est plus à Calgary. Elle est contre le rapatriement des évaluations environnementales vers une autre instance, préférant avoir un guichet unique. L’industrie souligne aussi l’importance d’avoir des politiques énergétiques et environnementales claires et favorise généralement un processus d’évaluation des projets en deux phases. Cela permettrait d’analyser rapidement si un projet est d’intérêt public avant d’aller plus loin dans son évaluation. Du côté des peuples autochtones, on aimerait que la Déclaration des nations unies sur les droits autochtones soit reflétée par une reconnaissance du concept de relations de nation à nation. On mentionne aussi l’importance pour l’ONÉ d’avoir des membres et du personnel issus des Premières Nations et que ces dernières pourraient aussi être impliquées dans la surveillance des oléoducs sur le terrain.

Ne faudrait-il donc pas attendre la réforme de l’ONÉ avant d’évaluer le projet Énergie Est?
Notre comité a comme mandat de travailler sur la modernisation de l’ONÉ. Ceci dit, cela pourrait être fait à travers des recommandations connexes. Mais rien n’est encore décidé, car il faut d’abord qu’on termine la lecture de tous les mémoires reçus. On débattra à huis clos pour élaborer le rapport final qui sera remis au premier ministre le 15 mai. Ce que j’ai compris, c’est que toutes les recommandations seraient rendues publiques le jour même. Quant au rapport complet, c’est le premier ministre qui a la prérogative de le rendre public. On verra à l’automne, lors du dépôt du projet de loi, quelles auront été les recommandations retenues.

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