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Le budget bien accueilli par les agences de notation

Quebec Finance Minister Carlos Leitao responds to Opposition questions over the budget speech, during question period Wednesday, March 29, 2017 at the legislature in Quebec City. Quebec Premier Philippe Couillard, right, looks down. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: THE CANADIAN PRESS
Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Au lendemain de son dépôt, le quatrième budget du ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, a été bien accueilli mercredi par certaines agences de notation, qui préviennent toutefois qu’une révision positive de la cote de crédit de la province n’est pas pour demain.

Dans l’ensemble, Moody’s, Fitch Ratings et DBRS ont salué les surplus ayant permis un versement de 2,5 milliards $ dans le Fonds des générations, l’augmentation des dépenses respectives de 4,3 pour cent et de 4 pour cent dans les secteurs de la santé et de l’éducation ainsi qu’une diminution du fardeau fiscal pour les contribuables de l’ordre de 506 millions $ dès cette année grâce au remboursement rétroactif de la cotisation santé pour 2016.

Fitch n’a pas encore complété son analyse du budget, mais son directeur principal, Douglas Offerman, a indiqué, au cours d’une entrevue téléphonique, que le document lui avait laissé une bonne «première impression».

Toutefois, le Québec devra prouver qu’il est sur «la bonne voie» pendant «plusieurs années» avant que l’agence de notation soit à l’aise de relever la cote de crédit de la province, ce qui réduirait ses coûts d’emprunt sur les marchés.

«Les choses peuvent changer rapidement et nous l’avons vu lors de la crise en 2007-2008, a souligné le vice-président de Moody’s, Michael Yake, au cours d’un entretien téléphonique. Avant de prendre une décision, il faut s’assurer que la province puisse livrer la marchandise, pas seulement se fier aux prévisions.»

Dans son analyse du budget québécois, DBRS abonde dans le même sens, ajoutant que le poids de la dette brute — qui s’établira à 52,7 pour cent du produit intérieur brut en date du 31 mars — limite la flexibilité de la province à l’égard des soubresauts économiques.

Les trois agences estiment que les prévisions de M. Leitao en ce qui a trait à la croissance du produit intérieur brut — 1,7 pour cent en 2017 — ainsi qu’au dépôt d’autres budgets équilibrés lors des prochains exercices sont réalistes, mais préviennent que la situation peut changer rapidement.

Puisque l’analyse budgétaire de Fitch n’est toujours pas terminée, M. Offerman s’est montré prudent lorsque questionné à savoir si l’agence était prête à se pencher sur la cote de crédit du Québec.

«À plus long terme, qu’est-ce que la province fera la prochaine fois qu’il y aura un ralentissement? Est-ce que cela pourrait effacer le travail accompli au cours des deux dernières années?», demande-t-il.

Les trois agences ont rappelé que le déploiement de politiques potentiellement protectionnistes aux États-Unis représente un risque à court terme. À plus longue échéance, le Québec, à l’instar de plusieurs autres provinces et pays, devra trouver des façons de s’adapter au vieillissement de sa population.

M. Yake a également estimé que le Fonds des générations — dont la valeur comptable devrait être de 10,6 milliards $ en date du 31 mars 2017 — était maintenant à un «niveau intéressant».

«Dans cette fourchette, c’est pratiquement en phase avec le programme d’emprunt du gouvernement québécois pour l’année», a-t-il fait remarquer.

Par ailleurs, le vice-président de Moody’s ne s’est pas inquiété outre mesure de voir le Québec bénéficier de paiements de transferts fédéraux en hausse — 800 millions $ pour l’exercice 2017-2018.

À son avis, il s’agit de la façon «dont le système fonctionne au Canada» et il n’y a pas de risques que le gouvernement fédéral ne soit pas en mesure de verser cet argent.

«Cela aide le Québec à contrebalancer sa faiblesse à générer des revenus, a dit M. Yake. La croissance des revenus autonomes s’est établie à seulement 2,8 pour cent dans le budget, alors que les recettes consolidées ont affiché une croissance de 3,7 pour cent.»

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Cote de crédit du Québec:

— Moody’s: Aa2 avec une perspective stable

— Fitch: AA- avec une perspective stable

— DBRS: A (élevé) avec une perspective stable

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