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Deux ex-ambassadeurs américains critiquent Trump

Alexander Panetta, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WASHINGTON — Deux anciens ambassadeurs américains au Canada critiquent Donald Trump pour ses attaques en règle contre le voisin du nord, cette semaine, estimant que le ton adopté par le président nuira au règlement des litiges commerciaux entre les deux pays.

Bruce Heyman, dernier ambassadeur américain nommé à Ottawa par Barack Obama, rappelle que des différends occasionnels sont inévitables dans une relation commerciale qui vaut 841 milliards $ CAN par année. Mais il rappelle aussi que le discours des leaders revêt une importance capitale. Or, les déclarations de M. Trump ont été, selon lui, malheureuses et contre-productives.

M. Heyman, qui participait mardi à Detroit à un colloque organisé par le Conseil régional des Grands Lacs, a déjà beaucoup navigué dans les dossiers épinglés par le président Trump — le bois d’oeuvre et l’industrie laitière. Mais l’administration Obama, contrairement à celle de M. Trump, manifestait ses oppositions en privé afin de maintenir un dialogue constructif.

Dans la seule journée de mardi, le président Trump s’en est pris au Canada à deux reprises, sans être interpellé par la presse, menaçant Ottawa de représailles dans le dossier du lait diafiltré. M. Heyman craint que cette attitude ne mène à une escalade des mesures de représailles de chaque côté de la frontière, les deux capitales essayant davantage de régler des comptes que de résoudre le litige.

James Blanchard, qui avait été nommé ambassadeur à Ottawa par Bill Clinton dans les années 1990, est plus incisif: la posture du président Trump est maladroite, malséante pour les relations entre les deux pays, et «franchement malséante de la part du leader» américain. L’ex-gouverneur du Michigan estime que le différend sur le bois d’oeuvre rendra très ardue la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain.

Face au ton musclé adopté par le président Trump, l’ex-diplomate n’a qu’un conseil à offrir au Canada: rester calme. «À mon avis, le président ne sait même pas où il s’en va précisément. Il aime négocier, et intimider un petit peu. Le Canada ne doit surtout pas s’emporter.»

Un avis aussi partagé mardi à Detroit par M. Heyman et par Brett Bruen, ex-directeur de la diplomatie publique dans l’administration Obama. M. Bruen suggère au gouvernement canadien de tisser des alliances politiques avec des Américains qui partagent sa position — par exemple tous ceux qui devront payer plus cher pour leurs «deux par quatre».

Ce ne serait d’ailleurs pas un hasard si certains responsables canadiens ont commencé à parler de «bois de construction» plutôt que de «bois d’oeuvre» dans ce litige.

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