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Laval: une mosquée suscite beaucoup de mécontentement

Photo: Photo Centre culturel islamique de Laval

Les permis de démolition et de reconstruction délivrés aux dirigeants du Centre culturel islamique de Laval, qui sert notamment de lieu de prière au 1330, Antonio, ont soulevé l’ire de résidents qui habitent cette rue.

Cinq d’entre eux sont venus s’en plaindre au maire Marc Demers à la période de questions des citoyens de la séance du dernier conseil, le 2 mai.

«Ce n’est plus un centre communautaire, mais une mosquée», a lancé le premier à prendre la parole. «Ce n’est pas vraiment leur place», a renchérit un voisin, rappelant que la quiétude était revenue dans le voisinage depuis que les activités ont été déplacées dans un local avoisinant l’ancienne Récréathèque.

«Le va-et-vient nocturne des gens de la mosquée 24 heures par jour, 7 jours sur 7, m’empêche de dormir la nuit, a déploré pour sa part une dame domiciliée sur la rue Antonio depuis 30 ans. Depuis la relocalisation temporaire, on voit une énorme différence. Je recommence à trouver le sommeil.»

Un autre intervenant a indiqué que le stationnement sur rue est un véritable cauchemar depuis qu’il y a aménagé il y a huit ans. Au point que les usagers de ce centre empiètent sur les entrées charretières des résidents. «Là, j’apprends qu’on leur a donné un permis pour agrandir. Y a quelque chose qui ne va pas!»

Explication
D’entrée de jeu, le maire a mentionné que la situation n’est pas unique à la rue Antonio.

«À notre arrivée, on a constaté qu’il y avait plusieurs lieux de culte de toutes confessions, dont plusieurs ne rencontraient pas le règlement de zonage.»

Sous l’ancienne administration, ces usages étaient tolérés, ajoute-t-il en précisant que «le problème est adressé dans le schéma d’aménagement» actuellement soumis à la consultation.

«On est en train de réviser ça», poursuit M. Demers qui reconnaît que si «certains dossiers sont judiciarisés», plusieurs communautés collaborent avec les autorités municipales pour trouver des solutions.

Cela dit, le porte-parole au cabinet du maire, François Brochu, affirme que le zonage en vigueur permet l’usage d’un centre culturel et communautaire. «Une demande faite en bonne et due forme visait la construction d’un tel centre et le permis a été octroyé à cette fin. Il n’y avait pas de raison pour leur refuser le permis.»

Retour en arrière
C’est en 2001 que l’administration municipale avait modifié le zonage afin de permettre l’implantation d’un centre communautaire islamique au 1330, rue Antonio.

Lors des consultations publiques tenues à l’époque, il était clairement nommé que le centre culturel servirait d’abord et avant tout comme lieu de prière, à raison de cinq prières quotidiennes.

À l’époque, les représentants du centre affirmaient que la grande majorité des fidèles, qui habitaient le secteur immédiat, s’y rendraient à pied, ce qui n’occasionnerait pas de problème de stationnement sur la rue Antonio.

En clair, le bâtiment qui fut construit était conçu pour accueillir un maximum de 60 à 100 personnes, alors que le projet prévoyait 42 cases de stationnement en terrain privé.

Le «hic» est que la fréquentation a très largement dépassé ces balises, soutiennent les résidents du voisinage.

Deux fois plus grand
L’immeuble actuellement en chantier abritera une superficie deux fois et demi plus grande que l’ancien bâtiment, passant de 3506 à 8605 pieds carrés.

Quant aux cases de stationnement aménagées en terrain privé, le permis de construction délivré en mai 2016 en prévoit 43 comparativement aux 42 que comptait le centre précédent jusqu’à ce qu’il croule sous le pic du démolisseur.

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