Soutenez

Jean-François Lisée s’estime trahi par Québec solidaire

Photo: Archives | Josie Desmarais/Métro

QUÉBEC — Le Parti québécois invite les électeurs à s’interroger sur les forces occultes qui contrôlent Québec solidaire (QS).

Après la volte-face de QS qui a accepté, puis renié une entente des partis souverainistes sur une démarche d’accession à l’indépendance, le chef péquiste Jean-François Lisée s’estime trahi par QS et son bureau chef, le comité de coordination, parce que ce comité a rejeté le travail de ses propres négociateurs.

Ces derniers, Andres Fontecilla et Monique Moisan, avaient ratifié l’accord, mais le comité de coordination l’a par la suite rejeté et a refusé de le soumettre au congrès de QS la fin de semaine dernière.

«Politburo»
«Les interlocuteurs valables et volontaires» de QS pour convenir du pacte n’étaient «pas les bonnes personnes», a résumé M. Lisée, puisque ce ne sont que «des employés du Politburo», du nom de l’organe qui dirigeait autrefois l’Union soviétique.

«(Le processus décisionnel) me rappelle des groupes d’extrême gauche», a-t-il déclaré en conférence de presse vendredi matin.

«Au Politburo, il y avait des gens de mauvaise foi, qui avaient un pouvoir prépondérant et qui ont roulé dans la farine les co-porte-parole, les militants de Québec solidaire, les membres de Québec solidaire, tout le mouvement indépendantiste engagé de bonne foi dans le OUI Québec.»

Il veut connaître les noms des personnes qui en sont membres et qui dirigent selon lui véritablement le parti, au lieu des porte-parole comme Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois.

«Ils ont fait très, très mal au mouvement indépendantiste dans un moment qui aurait dû être un moment d’unité, un moment positif, un moment mobilisateur.»

M. Lisée a accusé les porte-parole de véhiculer des mensonges et de «désinformer» la population depuis le début de la semaine en tentant de justifier leur volte-face.

Confiance anéantie
À ses côtés, la députée Véronique Hivon, qui a piloté le dossier de la convergence pour le PQ, a pour sa part soutenu que tout avait été fait pour accommoder QS, qui avait demandé des modifications à l’entente, qui avait demandé un report de sa publication, sans que le parti de gauche ne dise jamais qu’il était en désaccord et qu’il ne voulait pas qu’elle soit débattue en congrès.

«C’est certain qu’on est stupéfaits, le mot est faible, a-t-elle affirmé. (…) La confiance est totalement anéantie, là. Quand vous négociez avec des gens de bonne foi pendant des mois, que vous arrivez à une entente de principe ratifiée, que vous faites tous les gestes de bonne foi pour les accommoder parce qu’ils vous disent que ça ne peut absolument pas sortir publiquement, et que la première chose qu’ils font après le congrès, ce n’est pas de sortir l’entente publiquement, c’est de la renier.»

Est-ce que QS est encore indépendantiste? «On ne le sait plus», a renchéri le chef péquiste en soutenant que la formation «n’a plus le même visage» depuis le départ de sa députée Françoise David, qui a quitté son siège dans Gouin en janvier, siège que tentera de remporter Gabriel Nadeau-Dubois lundi sous la même étiquette.

«Reconnaissance de la faute»
M. Nadeau-Dubois a d’ailleurs réagi aux attaques du Parti québécois en après-midi.

«Ce genre d’attaque, c’est un peu caricatural, on est habitué, ça fait 10 ans qu’on nous lance ce genre d’insulte», a-t-il déclaré en entrevue.

Dans l’organisation du parti à l’interne, «il y a reconnaissance de la faute, on veut tourner la page», a-t-on dit. Le mandat confié à la délégation des solidaires n’était pas clair et a «causé de la confusion».

Les délégués, Andres Fontecilla et Monique Moisan, n’ont pas eu la même évaluation de l’entente que le comité de coordination, qui estimait que cette entente aurait été battue au congrès du parti le week-end dernier.

Le parti a aussi répliqué à M. Lisée en fournissant la liste des membres de son comité de coordination: Andres Fontecilla, Gaétan Châteauneuf, Anne-Marie David, André Frappier, Ludvic Moquin-Beaudry, Marie-Josée Forget, Marie Céline Domingue, Jean-Claude Balu, Nadine Beaudoin, Thérèse Hurteau et Manon Massé.

Rappelons que l’entente en question a été rendue publique jeudi par Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec), le comité parapluie qui regroupe autant QS, le PQ, Option nationale que le Bloc québécois. Pour une première fois ces formations en étaient arrivées à convenir d’une démarche d’accession à la souveraineté.

Le document prévoyait la mise sur pied, suivant l’élection d’une majorité de députés souverainistes, d’une assemblée constituante chargée de rédiger un projet de constitution pour un Québec indépendant et de tenir un référendum à la fois sur la souveraineté et la nouvelle constitution.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.