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AECG: Québec va ratifier l'accord mercredi

Parti Quebecois Leader Jean-Francois Lisee speaks to reporters prior to a party caucus meeting, Tuesday, March 28, 2017 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: THE CANADIAN PRESS
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — L’Assemblée nationale du Québec va ratifier mercredi l’accord de libre-échange conclu entre le Canada et l’Union européenne (AECG), malgré les réticences des partis d’opposition, préoccupés par les compensations financières à verser aux producteurs fromagers.

Les élus libéraux seront seuls à voter pour la ratification. Les élus péquistes vont plutôt afficher leur abstention, tandis que les caquistes et les solidaires vont voter contre cette motion décrétant que le Québec est lié par cette entente commerciale.

Le vote devait avoir lieu mardi en fin de journée, au terme d’un débat de deux heures en Chambre, mais il a été reporté à mercredi.

En matinée, l’opposition péquiste avait annoncé qu’elle déposerait un amendement à la motion proposant de reporter de six mois l’appui du Québec à cette entente, pour donner le temps à Ottawa de bonifier substantiellement la compensation financière promise aux fromagers.

Québec doit construire un meilleur rapport de forces avec Ottawa dans ce dossier, et c’est par l’Assemblée nationale qu’il doit s’exercer, a affirmé en point de presse, mardi, le chef de l’opposition officielle, Jean-François Lisée.

Comme il s’agit d’un domaine de sa compétence, le Québec doit ratifier officiellement l’accord pour y être lié.

M. Lisée a rappelé que le gouvernement fédéral s’était engagé par écrit à préciser les critères devant le guider pour fixer les montants de compensation à verser aux producteurs de fromage, et ce, avant la ratification formelle de cet accord par l’Assemblée nationale.

Le gouvernement Couillard ne doit pas signer un chèque en blanc au gouvernement fédéral en ce domaine, a plaidé M. Lisée. Le Québec doit dire: «Nous n’allons pas ratifier tant que nous ne serons pas satisfaits», a-t-il dit.

Mais pas question «de retarder d’une seule journée» l’entrée en vigueur de cet accord, a répliqué en Chambre le premier ministre Philippe Couillard, rejetant d’emblée la proposition péquiste.

Pour atténuer les pertes à venir, le gouvernement fédéral a prévu offrir des compensations financières de l’ordre de 350 millions $ aux fromagers canadiens, principalement regroupés au Québec, qui devront affronter une concurrence féroce des producteurs européens de fromages fins, une fois l’accord entré en vigueur. Le montant a été jugé insuffisant par les producteurs de fromage, qui estiment faire les frais de cette entente.

En vertu de cet accord, qui élimine des tarifs douaniers, on s’attend à ce que 17 700 tonnes supplémentaires de fromages fins européens entrent au Canada, dès lors. Les exportations de fromages européens vers le Canada vont pratiquement tripler.

Au pays, l’impact financer sur cette industrie atteindrait 1,5 milliard $, selon une évaluation de l’Union des producteurs agricoles (UPA). Les fromagers québécois s’attendent à perdre 150 millions $ par année, en raison des nouvelles règles du jeu tarifaires entre les deux continents.

«Il y a toujours des discussions qui sont en cours», entre Québec et Ottawa sur l’importance des compensations financières auxquelles devraient avoir droit les producteurs fromagers, a indiqué de son côté la ministre de l’Économie, Dominique Anglade, lors d’une mêlée de presse.

«L’important, c’est qu’on réalise à quel point c’est un potentiel extraordinaire pour nos entreprises, qu’elles puissent se démarquer, qu’elles puissent conquérir de nouveaux marchés. C’est ce qu’elles veulent», a commenté Mme Anglade, partisane de l’ouverture des frontières.

Après sept années de négociations difficiles, l’accord international a été signé en octobre dernier.

Sur le fond, l’opposition péquiste approuve l’Accord économique et commercial global (AECG), qui permettra aux exportateurs québécois et canadiens d’accéder à un marché de 500 millions de citoyens et consommateurs européens.

Tous les parlements européens doivent aussi ratifier l’entente avant qu’elle entre en vigueur.

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