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Bois d’oeuvre: des rassemblements prévus au pays

Industrial wood processing Photo: Métro

MONTRÉAL — De nombreux acteurs de l’industrie forestière canadienne feront voir de quel bois ils se chauffent lundi.

Ils tiendront alors des rassemblements un peu partout au pays pour exercer de la pression sur le gouvernement fédéral.

Les participants seront surtout des membres d’Unifor qui vivent dans l’angoisse en raison de l’actuel différend entre Ottawa et Washington portant sur la question du bois d’oeuvre.

Alors qu’il était interviewé par La Presse canadienne vendredi, le directeur québécois de ce syndicat, Renaud Gagné, a soutenu que collectivement, ils exhorteront le gouvernement fédéral à négocier avec l’administration américaine «un accord juste et équitable» dans ce dossier particulièrement épineux.

M. Gagné a poursuivi en faisant valoir qu’une telle entente doit être conclue au plus vite pour éviter que les plus récents droits compensateurs imposés sur les exportations canadiennes de bois d’oeuvre par le département du Commerce des États-Unis ne finissent par provoquer une réaction en chaîne dévastatrice.

Il a rappelé que le président et chef de la direction de l’entreprise Produits forestiers Résolu, Richard Garneau, avait indiqué, pas plus tard que le mois dernier, qu’il entrevoyait «des ajustements au plan de la main-d’oeuvre dans toute l’industrie».

«[Or], les travailleurs devraient [normalement] commencer à rentrer en forêt pour répondre aux besoins opérationnels», a précisé Renaud Gagné.

Et, selon lui, si plusieurs d’entre eux manquent à l’appel, «ça veut dire qu’on n’aura pas le bois nécessaire pour l’ensemble des scieries ni tous les sous-produits qui alimentent [généralement] les autres usines».

Par conséquent, à son avis, à la fin de la saison chaude, certaines entreprises forestières pourraient fort bien annoncer «des arrêts dans leurs installations».

«C’est toujours la même séquence», a ajouté M. Gagné, pessimiste.

La semaine dernière, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, avait souligné que les négociateurs canadiens et américains poursuivaient leurs pourparlers dans l’espoir d’en arriver à une entente sur le bois d’oeuvre tout en spécifiant que la position d’Ottawa et celle de Washington étaient toujours à des années-lumière l’une de l’autre.

Renaud Gagné a mentionné qu’«il y a [donc] toujours beaucoup d’incertitude» autour de leurs discussions.

À ses yeux, le scénario aurait pu être bien différent si l’élection de novembre dernier aux États-Unis avait connu un dénouement différent et s’était soldée par une victoire de l’ancienne Première dame Hillary Clinton.

M. Gagné a laissé entendre qu’il aurait sans doute été plus facile de dénouer la présente impasse si la candidate démocrate avait remporté la course à la Maison-Blanche.

En traitant de la conjoncture politique à Washington, il a reconnu qu’il faut «composer avec ça» tout en continuant de «presser le gouvernement fédéral pour qu’il négocie une bonne entente, pas un accord à rabais».

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