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Thomas Mulcair inquiet quant à des tirs en Irak

NDP Leader Tom Mulcair asks a question during question period in the House of Commons on Parliament Hill in Ottawa on Tuesday, October 25, 2016. THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld Photo: THE CANADIAN PRESS
Lee Berthiaume, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — La nouvelle voulant qu’un Canadien en Irak ait battu le record de distance de tir pour un tireur d’élite, atteignant sa cible à plus de 3,5 kilomètres, inquiète grandement le chef du NPD, Thomas Mulcair.

Selon le ministère de la Défense nationale, le tireur d’élite est un membre de la Deuxième Force opérationnelle interarmées (FOI2). Cette force est présentement déployée dans le cadre de la mission canadienne pour combattre le groupe extrémiste Daech. Sur le site du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes, on peut lire que la «FOI2 protège les intérêts canadiens et lutte contre le terrorisme au pays et à l’étranger».

Si la nouvelle a fait le tour du monde, elle ne réjouit pas Thomas Mulcair, qui se questionne quant au rôle des militaires du Canada dans cette région du monde.

Le chef néo-démocrate a écrit au premier ministre Justin Trudeau pour lui faire part de ses inquiétudes quant au tir et ce qu’il symbolise pour la mission du Canada en Irak.

Selon M. Mulcair, le tir «soulève de sérieuses questions sur la prétention de votre gouvernement à l’effet que les forces canadiennes ne sont pas impliquées dans les combats directs en Irak».

Le gouvernement a longtemps soutenu que les militaires canadiens déployés en Irak ne sont pas impliqués dans les combats, même si leur mission d’appui leur permet de faire feu sur des combattants de Daech et de tuer ceux-ci.

Le record du Canadien s’établit à un kilomètre de plus que l’ancien record qui était détenu par un Britannique. Ce dernier avait tué un combattant taliban, en Afghanistan, en 2009.

Les responsables ont refusé de fournir d’autres détails, incluant où et quand ce tir à distance a eu lieu, citant des raisons de sécurité.

Mais ils maintiennent que le soldat a agi à l’intérieur des limites établies de la mission canadienne en Irak qui vise à «former, conseiller et aviser les forces irakiennes».

Ces limites ont toutefois été remises en question plusieurs fois depuis le début de la mission de presque quatre ans, alors que le débat concerne souvent ce point chaud: les troupes sont-elles engagées dans des opérations de combat?

Alors que la nouvelle du tir s’est propagée à la vitesse de l’éclair, générant des félicitations ou de l’incrédulité dans le monde, M. Mulcair a saisi l’occasion pour demander des réponses au premier ministre Trudeau.

«Allez-vous maintenant confirmer que les troupes canadiennes ont été impliquées dans des combats au sol depuis que votre gouvernement est au pouvoir?», a-t-il écrit.

«Pourquoi n’avez-vous pas déclaré que l’actuelle mission militaire est désormais une mission de combat? Pourquoi n’y a-t-il pas eu de débat à la Chambre des communes au sujet de ce changement?», poursuit-il dans la missive.

Les partis d’opposition ont accusé à répétition les libéraux d’avoir induit en erreur le public au sujet de la nature de la mission en Irak.

Mais le porte-parole de la Défense, Daniel Le Bouthillier, a maintenu cette position vendredi, réaffirmant que les soldats canadiens en Irak ne participent pas aux combats, malgré le tir qui a fracassé des records.

«Les membres des Forces opérationnelles canadiennes n’accompagnent pas les éléments combattants principaux mais facilitent les efforts des forces de sécurité irakiennes qui sont en difficile mission de combat».

«Cela prend la forme de conseils pour la planification de leurs opérations et de l’aide pour battre Daech avec les ressources de la coalition».

Le mandat de l’actuelle mission en Irak doit prendre fin la semaine prochaine.

Les libéraux ont déclaré que le Canada va maintenir une présence en Irak mais les responsables affirment qu’aucune décision n’a été prise quant à allonger la mission actuelle ou la modifier.

Le Canada a envoyé environ 200 soldats dans le nord de l’Irak, incluant à Mossoul, soutenus par un hôpital militaire, un détachement d’hélicoptères, un avion de surveillance militaire et un aéronef de ravitaillement en vol.

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