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Un dernier bulletin pour Peter Mansbridge

Chris Young / La Presse Canadienne Photo: Chris Young | La Presse Canadienne
David Friend, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Le célèbre chef d’antenne du réseau anglais de Radio-Canada Peter Mansbridge a livré son dernier bulletin d’information, vendredi soir, remerciant les auditeurs d’avoir été fidèles pendant «toutes ces années» — M. Mansbridge aura été à la barre de l’émission «The National» pendant presque 30 ans.

Le lecteur de nouvelles a déclaré à la fin du bulletin qu’il avait s’agit de «toute une aventure, et d’un privilège».

M. Mansbridge retourne à l’antenne dès samedi, étant l’un des animateurs à la télévision publique pour les célébrations de la fête du Canada.

Près d’un an après avoir annoncé aux auditeurs du bulletin «The National» qu’il comptait quitter la barre de l’émission phare de CBC, le journaliste âgé de 68 ans a signé vendredi le rendez-vous d’information pour la dernière fois, à partir d’Ottawa — le dernier bulletin de M. Mansbridge dans les studios de Toronto a été livré mercredi.

La carrière prolifique de M. Mansbridge a été lancée à l’âge de 19 ans par un coup du destin, au moment où il travaillait pour le transport des marchandises dans un aéroport. Le directeur de la station de radio de CBC à Churchill, au Manitoba, a été attiré par le son de sa voix dans l’interphone de l’aéroport.

M. Mansbridge a été embauché pour une case horaire de fin de soirée dans une station de radio locale, et en quelques années, il a grimpé des échelons pour devenir un journaliste régulier à la télévision. Il a déménagé à Ottawa comme correspondant parlementaire en 1976, et a remplacé à l’occasion Knowlton Nash dans le siège du lecteur de nouvelles à l’émission «The National».

En 1988, M. Nash laissait sa place à M. Mansbridge pour s’assurer que celui-ci ne quitte pas le réseau public pour un emploi à l’émission du matin à CBS.

En plus d’avoir interviewé des dirigeants mondiaux tels que l’ancienne première ministre britannique Margaret Thatcher et le président américain Barack Obama, M. Mansbridge a été reconnu pour son ton calme et assuré durant des événements en direct de grande ampleur tels que les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, le décompte des voix au référendum au Québec en 1995 et les funérailles de la princesse Diana.

Au fil de sa carrière à CBC, M. Mansbridge a amassé de petits morceaux d’histoire ayant une valeur «sentimentale», que ce soit des cailloux sur le site de la bataille de Dieppe, en France, de la terre de la crête de Vimy ou du sable des plages de la Normandie.

«Certains (de ces morceaux) ont été placés dans le coin du foyer que (ma femme) Cynthia et moi avons construit dans notre maison de Stratford», a confié le vétéran journaliste en entrevue.

«Bien sûr, j’ai des photos — beaucoup de photos —, mais cela représente des éléments plus tangibles. Je peux étendre le bras et toucher un morceau du Mur de Berlin ou de la Grande Muraille de Chine», a-t-il fait valoir.

Quelques controverses

Son parcours n’a pas été sans controverse, un discours rémunéré dans une conférence pour des producteurs pétroliers lui ayant notamment valu des critiques. D’autres estimaient que ses entrevues avec les premiers ministres canadiens et les dirigeants mondiaux — et l’ancien maire de Toronto, Rob Ford — étaient trop molles.

Lorsque la version revisitée de l’émission «The National» sera lancée le 30 octobre, elle comptera plusieurs lecteurs de nouvelles. Appelé à donner son avis sur la prochaine mouture, M. Mansbridge a prévenu qu’un virage trop appuyé risquait de repousser des auditeurs.

«Vous devez être prudent pour vous assurer de ne pas vous aliéner votre audience principale en tentant d’attirer de nouveaux auditeurs», a-t-il fait valoir.

M. Mansbridge n’a pas hésité ces dernières années à embrasser des expérimentations avec de nouvelles technologies. Plus tôt cette année, il a commencé à tenir des clavardages en direct sur Facebook avec des téléspectateurs durant les pauses publicitaires et s’est prêté à la technologie vidéo à 360 degrés pour un documentaire YouTube à l’intérieur des tunnels de Vimy.

Questionné sur d’autres possibles changements au bulletin «The National», M. Mansbridge a réitéré un conseil qu’il livre depuis plusieurs années: réduire les minutes consacrées à la publicité.

«Il est ridicule de devoir interrompre le bulletin pendant tant de temps chaque soir», a-t-il soutenu, précisant qu’il était en ondes pendant environ 43 minutes durant l’heure de diffusion.

M. Mansbridge ne quitte pas complètement le milieu de l’information. Il a déjà discuté avec CBC de la possibilité de faire du travail à la pige — il a notamment signifié son intérêt pour des projets de documentaire.

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