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Airbnb rapporte à un petit nombre de propriétaires au Canada

Photo: Crédit photo: Getty Images

MONTRÉAL — Une étude récente suggère que le système d’hébergement Airbnb profite principalement à une minorité de propriétaires dans les trois métropoles du Canada.

Des urbanistes de l’Université McGill ont étudié ce marché de location de logements à court terme pour les touristes à Montréal, Vancouver et Toronto. Ils ont enregistré d’année en année une hausse de 50 pour cent du nombre de logements ou de maisons loués à court terme à des touristes dans ces trois villes.

Les chercheurs ont conclu que 10 pour cent des propriétaires de logements proposés sur Airbnb s’accaparent près de la moitié des recettes annuelles de 430 millions $ de ce lucratif marché dans les trois villes canadiennes, indique l’auteur principal de l’étude, David Wachsmuth. L’étude, dont les résultats étaient publiés mardi, s’appuie sur les données de la firme Airdna.

L’entreprise Airbnb a rejeté ce «portrait des propriétaires», en soutenant que 80 pour cent d’entre eux louent leur propre maison trois ou quatre fois par mois. Airbnb soutient aussi qu’une petite partie seulement des maisons à Toronto et Vancouver sont louées assez souvent pour rapporter plus qu’une location à long terme.

«L’auteur de cette étude est reconnu pour manipuler les données brutes afin de fausser l’image des hôtes Airbnb, en grande majorité des familles de classe moyenne qui partagent leur résidence pour boucler leurs fins de mois», a affirmé Lindsey Scully, porte-parole de l’entreprise.

En entrevue, M. Wachsmuth ne conteste pas le chiffre de 80 pour cent, mais il soutient que cette donnée est trompeuse. «Nous avons découvert deux choses importantes: d’abord, qu’une grande partie des activités et des recettes était concentrée entre les mains d’un petit nombre d’hôtes, et ensuite que cette concentration croît sans cesse.»

Ces hôtes sont notamment des propriétaires de plusieurs logements, mais aussi certaines grandes sociétés de gestion immobilière — pas tout à fait des familles qui louent leur résidence pendant leurs vacances, soutient M. Wachsmuth. Et cette industrie réduit, selon l’urbaniste, l’offre de «logements conventionnels» dans les villes.

Le professeur Wachsmuth suggère quelques mesures d’atténuation, par exemple de limiter à une seule le nombre d’unités d’habitation que les hôtes peuvent inscrire sur Airbnb, et de freiner la location à court terme d’une unité tout au long de l’année, en fixant une limite annuelle au nombre de nuitées qui peuvent être offertes en location.

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