Le Cyclorama de Jérusalem reconnu comme un bien patrimonial
MONTRÉAL — Le gouvernement du Québec souhaite classer «Le Cyclorama de Jérusalem» et sa rotonde, une attraction touristique située à côté du sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, près de Québec.
Dans un communiqué, le ministre de la Culture et des Communications, Luc Fortin, s’engage lundi à classer le «Cyclorama» comme un «bien culturel», ce qui assurera la protection de ce bien patrimonial.
Le panorama, qui fait 14 mètres de hauteur et 110 mètres de longueur, illustre la ville de Jérusalem et ses environs le jour de la crucifixion du Christ. L’oeuvre monumentale a été exécutée aux États-Unis vers 1887 ou 1888 d’après le panorama «Jérusalem au temps de la crucifixion du Christ» du peintre allemand Bruno Piglhein, réalisé à Munich en 1886.
Le «Cyclorama de Jérusalem» est d’abord présenté en 1889 à Montréal dans une rotonde conçue spécifiquement pour l’accueillir, à l’angle des rues Sainte-Catherine et Saint-Urbain, indique le ministère de la Culture. La rotonde et son «Cyclorama» seront déménagés six ans plus tard à Sainte-Anne-de-Beaupré, à l’est de Québec, où un sanctuaire existe depuis la Nouvelle-France.
Selon le ministère de la Culture, il ne subsisterait qu’une dizaine de ces panoramas réalisés par centaines au XIXe siècle en Europe et aux États-Unis. Le «Cyclorama de Jérusalem» serait le seul panorama historique encore présent au Québec et au Canada, et le seul en Amérique du Nord à conserver sa rotonde d’origine.
Les propriétaires de l’oeuvre, la famille Blouin, ont manifesté pendant l’été leur intention de vendre l’oeuvre et la rotonde, ce qui aurait pu signifier son déménagement à l’étranger. Interpellé, le gouvernement du Québec a dépêché sur place la semaine dernière des spécialistes du ministère de la Culture afin d’évaluer l’oeuvre et son éventuelle importance patrimoniale — notamment son «intérêt national».
En signant un «avis d’intention de classement», le ministre de la Culture reconnaît que le Cyclorama «possède un intérêt à l’échelle nationale en raison de ses valeurs historiques, artistiques et architecturales». À la suite de cet «avis d’intention» du gouvernement, la Commission des biens culturels recevra les représentations de «toute personne intéressée» pendant une période de 30 jours.
Un classement ne protège pas un bien culturel d’une vente mais assure au gouvernement le droit de l’acquérir, au prix demandé, «de préférence à tout autre acheteur».