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Langue française: le CRTC devra réévaluer des décisions critiquées

Melanie Joly, Minister of Canadian Heritage, talks to media outside the House of Commons on Parliament Hill in Ottawa on Tuesday, June 20, 2017. THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld Photo: THE CANADIAN PRESS

OTTAWA — Le gouvernement fédéral a renvoyé pour «réexamen et nouvelle audience» de récentes décisions du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) qui avaient suscité des craintes sur le sort de la programmation originale de langue française.

Ces décisions avaient été rendues en mai sur les renouvellements des licences pour les services de télévision de grands groupes comme TVA, V Media, Corus et Bell.

Le ministère du Patrimoine canadien a indiqué lundi avoir demandé au CRTC de reconsidérer ces décisions afin de trouver un juste équilibre entre les investissements dans le contenu et la capacité d’être concurrentiels.

Le gouvernement souhaite confirmer qu’il appuie les émissions qui reflètent «notre pays et sa diversité» et reconnaît également l’importance des émissions originales de langue française, a affirmé dans un communiqué la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly.

Le ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Luc Fortin, a salué le geste du gouvernement fédéral.

M. Fortin a rappelé avoir fait parvenir un mémoire au gouvernement fédéral, soutenant que ces décisions allaient à l’encontre des objectifs de la politique canadienne de radiodiffusion.

Les décisions du CRTC avaient aussi été critiquées par plusieurs organisations culturelles québécoises.

Selon M. Fortin, elles ne tiennent pas compte de la spécificité du marché francophone et nuisent à la production originale canadienne de langue française.

«La présence, dans le marché québécois, d’un niveau élevé d’émissions originales de langue française est indispensable pour l’atteinte des objectifs de la politique canadienne de radiodiffusion», a affirmé M. Fortin.

M. Fortin avait écrit à son homologue fédérale, Mme Joly, pour lui faire part de sa «vive inquiétude» quant à l’abolition de certaines conditions de licence en matière de programmation originale canadienne de langue française.

Le ministre Fortin citait en exemple la suppression de l’obligation pour Séries+ d’allouer au moins 1,5 million $ chaque année à des émissions dramatiques francophones.

Les renouvellements de licences accordés le 15 mai avaient également suscité la crainte que de grands groupes de propriété de langue française se contentent de doubler du contenu canadien-anglais.

Les changements apportés avaient été critiqués par plusieurs organisations, dont la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC), l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ) et l’Union des artistes (UDA).

Le 15 mai, dans une décision portant sur les demandes de renouvellement des licences de diffusion des groupes désignés de langue française, le CRTC ne leur a imposé «aucune obligation d’allouer les sommes dépensées pour les émissions canadiennes et celles d’intérêt national à des productions originales de langue française», affirmaient ces groupes.

«Le gouvernement du Canada reconnaît les investissements importants que réalisent les radiodiffuseurs canadiens dans le contenu canadien. Par ailleurs, toute l’industrie est en transition. Les prochaines années seront déterminantes si nous voulons créer les conditions nécessaires pour que les Canadiens se démarquent sur la scène internationale», a soutenu lundi la ministre du Patrimoine canadien.

Mme Joly a fait valoir l’importance d’être «audacieux» pour l’avenir du contenu canadien, rappelant qu’elle présentera sa «vision» cet automne pour soutenir les industries culturelles dans leur transition dans un «environnement numérique en pleine transformation».

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