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La loi 101 a 40 ans

Quebec Premier Rene Levesque tries to hush supporters at a Parti Quebecois rally in Montreal, Nov.15, 1976, following his party's victory in the provincial election. The PQ victory led to the landmark Charter of the French Language, more commonly known as Bill 101, which became law on Aug. 26, 1977. THE CANADIAN PRESS/ Files Photo: THE CANADIAN PRESS
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le français au Québec se porte bien, selon trois artisans de la Charte de la langue française, présents vendredi à la cérémonie soulignant les 40 ans de cette pièce législative appelée communément loi 101.

Ceux-ci ont toutefois insisté sur l’importance pour le gouvernement Couillard de rester «vigilant», car la charte est un symbole «aussi fort que fragile», «aussi durable que vulnérable», selon eux.

Si le français est aujourd’hui la langue d’usage au travail pour 82 pour cent des Québécois, il n’en reste pas moins que la situation dans les entreprises de 50 employés et plus est «catastrophique», a affirmé David Payne, qui a travaillé de près à l’élaboration de la loi sous le gouvernement de René Lévesque.

«C’est un peu la catastrophe à ce moment-ci parce que d’abord ils ne comprennent pas (…) à savoir qu’après 50 employés il va falloir avoir un programme de francisation, c’est dur ça pour les entreprises, mais c’est essentiel», a-t-il dit en mêlée de presse.

Adoptée le 26 août 1977, la loi 101 venait faire du français la langue de l’État et de la loi aussi bien que la langue normale et habituelle du travail, de l’enseignement, des communications, du commerce et des affaires.

Vendredi, le ministre de la Culture, Luc Fortin, s’est engagé à poursuivre avec «détermination» la valorisation et la protection de la langue française. Il a ajouté n’avoir aucunement l’intention de rouvrir la loi pour la renforcir.

«On doit davantage miser sur une approche basée sur la promotion (du français) pour faire en sorte que les jeunes se l’approprient et soient fiers, a-t-il dit. On veut affirmer haut et fort que le français est la langue officielle du Québec, sans ajouter davantage de mesures coercitives.»

D’importants progrès en 40 ans, selon l’OQLF

Selon le président-directeur général de l’Office québécois de la langue française (OQLF), Robert Vézina, la proportion de personnes de langue maternelle anglaise connaissant le français a augmenté de 37 pour cent à 69,5 pour cent entre 1971 et 2016. Quant à la proportion de personnes de langue maternelle tierce connaissant le français, elle est passée de 47 pour cent à 76,8 pour cent au cours de la même période.

De plus, la fréquentation de l’école française par les jeunes allophones a augmenté de façon fulgurante au Québec, passant de 14,6 pour cent en 1971 à près de 90 pour cent en 2015, s’est-il réjoui.

Le Parti québécois adopterait une loi 202

Par contre, les résultats du recensement de 2016, dévoilés plus tôt cet été, démontrent que la population qui déclare le français comme langue maternelle au Québec est passée de 79,7 à 78,4 pour cent depuis 2011.

De même, au Québec, 70,5 pour cent parlaient uniquement le français à la maison en 2016, contre 72,8 pour cent en 2011.

Inquiet, le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, propose entre autres d’exiger que les candidats à l’immigration connaissent le français avant même d’immigrer au Québec.

M. Lisée désire aussi appliquer la loi 101 aux entreprises de compétence fédérale qui font affaire au Québec, comme les banques, les entreprises de télécommunications, de transport interprovincial.

Le Bloc québécois entreprend une tournée de consultations

Par ailleurs, le Bloc québécois a salué vendredi tout ce que la loi 101 a permis d’accomplir au Québec, tout en soulignant qu’elle a été grugée petit à petit au cours des années.

La formation politique fédérale a organisé une grande tournée de consultations — et de mobilisation envers la langue française — pour faire le point sur la situation.

La première a eu lieu vendredi à Montréal, à la veille de l’anniversaire officiel de la mesure législative.

Pourquoi cette consultation? Parce qu’après 40 ans, le français n’est toujours pas la langue commune au Québec, a lancé Mario Beaulieu, député bloquiste à l’origine de cette initiative, lors de son allocution vendredi matin.

Le Bloc québécois milite pour que la Charte de la langue française soit renforcée. La chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, estime que la Cour suprême du Canada, au cours des années, l’a amputée de pans importants par ses jugements, et que ses dispositions initiales doivent être réintégrées.

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