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Cabinet: Couillard perd son bras droit

Quebec Premier Philippe Couillard walks out of a caucus meeting to announce the decision from the caucus not to reinstate MNA Gerry Sklavounos as a member, Tuesday, February 14, 2017 at the legislature in Quebec City. Caucus president Nicole Menard follows behind. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Un vent de changement souffle sur le cabinet du premier ministre Philippe Couillard, qui renouvelle sa garde rapprochée, à un an du prochain rendez-vous électoral.

Le bras droit du premier ministre depuis des années et ami d’enfance, Jean-Louis Dufresne, quitte ses fonctions de directeur de cabinet, qu’il occupait depuis l’élection des libéraux en avril 2014.

Il sera remplacé par Jean-Pascal Bernier, qui était directeur de cabinet adjoint.

D’autres réaffectations, en plus de celles annoncées mardi, devraient survenir dans un avenir rapproché, selon ce qu’il a été possible d’apprendre.

Il a été cependant impossible de savoir quel serait le prochain point de chute professionnel de M. Dufresne, qui quitte sans qu’on sache dans quelle mesure il s’agit d’un départ volontaire ou d’une démission forcée.

M. Dufresne n’avait pas que des amis au sein du caucus libéral. D’aucuns lui trouvaient un style abrasif et, à micro fermé, remettaient en doute son jugement tout en critiquant ses décisions.

Normalement, le directeur de cabinet est un personnage qui demeure dans l’ombre. Mais le nom de M. Dufresne a circulé à maintes reprises dans les médias ces dernières années, les partis d’opposition s’interrogeant sur son rôle dans divers dossiers, dont la vente des actions de Rona ou relativement aux allégations d’irrégularités au ministère des Transports, notamment.

Plus récemment, certains libéraux lui imputent le cafouillage autour de la candidature d’Éric Tétrault dans Louis-Hébert, qui a dû se retirer de la course en raison d’allégations passées de harcèlement psychologique au travail.

À maintes reprises, les partis d’opposition ont réclamé sa démission.

Mardi, le chef caquiste François Legault, un de ceux qui souhaitaient depuis longtemps le voir quitter ses fonctions, a jugé que son départ était une bonne nouvelle.

«Je pense que c’est une bonne décision», a-t-il commenté lors d’un bref point de presse, notamment en raison de ses présumés liens passés avec Marc Bibeau, l’ex-collecteur de fonds du Parti libéral du Québec.

Mais quelles que soient les décisions prises par son personnel, c’est le premier ministre qui doit en assumer la responsabilité, selon lui.

«C’est le chef qui est l’ultime responsable s’il y a eu de mauvaises décisions de prises. On ne peut pas blâmer le personnel», a-t-il dit, reprochant à M. Couillard de ne pas avoir de «bons réflexes» politiques.

L’opposition péquiste croit que le ménage entrepris par le premier ministre devrait inclure un remaniement ministériel, «pour améliorer son équipe», a estimé le député péquiste Pascal Bérubé.

Au sujet de M. Dufresne, M. Bérubé souhaite que le premier ministre dise clairement s’il a congédié son directeur de cabinet «et si c’est le cas pour quelle raison?».

Dans un communiqué, le premier ministre Couillard a tenu à témoigner publiquement son affection à M. Dufresne, se disant convaincu que son départ ne minerait pas leur longue amitié.

Jean-Pascal Bernier, âgé de 38 ans, est un habitué des cabinets politiques. Il a été l’attaché de presse puis le directeur de cabinet de la ministre Michelle Courchesne dans le gouvernement Charest, dans le dossier de la famille notamment. C’était aussi un des artisans de la victoire de M. Couillard, lors de la course au leadership libéral de 2012-2013.

M. Bernier a été choisi pour sa «grande capacité à gérer des situations complexes», a affirmé le premier ministre dans un communiqué.

D’autres changements sont survenus dans l’entourage du premier ministre, pourtant peu enclin à voir de nouvelles têtes autour de lui: c’est la première fois en trois ans et demi qu’on assiste à un jeu de chaises musicales à son cabinet.

Joçanne Prévost passe du rôle d’adjointe au porte-parole du premier ministre à celui d’attachée de presse, succédant ainsi à Harold Fortin, qui était de surcroît directeur des communications. Il demeure cependant au cabinet Couillard, pour superviser désormais les relations internationales, les relations avec les autres provinces et avec le gouvernement fédéral.

Le poste de directeur des communications demeure vacant pour l’instant.

Le dossier des relations internationales relevait jusqu’à tout récemment de Johanne Whittom, qui vient d’être nommée sous-ministre, responsable du protocole du gouvernement.

Tous ces changements surviennent au moment où un autre homme fort du premier ministre, le secrétaire général du gouvernement, Roberto Iglesias, est en congé de maladie pour un temps indéterminé.

Une source digne de foi indique que M. Iglesias, âgé de 71 ans, a indiqué au premier ministre son désir de quitter ses fonctions prochainement, une information qui n’a pas été confirmée par le cabinet du premier ministre.

Lui aussi médecin de formation, M. Iglesias est un ami personnel et un collaborateur de longue date du premier ministre. Il était son sous-ministre quand M. Couillard était ministre de la Santé dans le gouvernement Charest.

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