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Crise des opioïdes: la naloxone gratuite au Québec

HO / La Presse Canadienne Photo: Archives Métro

MONTRÉAL — Les Québécois pourront se procurer de la naloxone gratuitement en pharmacie afin de minimiser l’impact des surdoses d’opioïdes, a annoncé mercredi le gouvernement du Québec. Le médicament est utilisé pour renverser les effets des surdoses.

Ceux qui croient qu’un membre de leur entourage est à risque de surdose seront encouragés à s’en procurer, a indiqué la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, Lucie Charlebois.

Les policiers pourront aussi administrer le médicament aux personnes en état de surdose, a-t-elle précisé lors de l’annonce.

Par ailleurs, Mme Charlebois a indiqué que près de 90 pour cent des ambulanciers du Québec ont été formés pour administrer le médicament.

Elle a indiqué que le gouvernement est «en mode prévention» et qu’il est en train de mettre en place une stratégie nationale de prévention et de réponse aux surdoses d’opioïdes.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a ajouté que le Québec ne fait pas face à une crise, mais que la situation est préoccupante.

Son ministère n’a pas chiffré le coût de la naloxone. «Ce n’est pas une question de coûts, c’est une question d’épargner des vies», a-t-il répondu aux journalistes.

La naloxone est un médicament qui coûte moins d’un dollar par dose, a-t-il précisé.

«On ne s’attend pas à ce que les 8,2 millions de Québécois s’en aillent chercher une dose, a ajouté M. Barrette. Les gens sont au fait de leur situation familiale et de leur entourage.»

Médecins sous surveillance

Québec fournit également au Collège des médecins des données permettant d’identifier ses membres qui prescrivent trop d’opioïdes.

Ces médicaments prescrits en trop grandes doses et de façon trop fréquente se retrouvent sur le marché noir, a expliqué le ministre Barrette, qui dit souhaiter un changement de culture médicale.

«Ma génération de médecins a été élevée à aller vers ces médicaments», a-t-il expliqué.

Il veut par ailleurs que le Collège des médecins discipline ses membres qui «en prescrivent pas mal trop et qui ont des profils hors des normes».

L’arrivée récente du fentanyl au Québec préoccupe le Centre québécois de lutte aux dépendances (CQLD).

L’organisme juge important d’informer le plus de gens possible concernant les effets hautement dangereux de cette drogue qui fait des ravages dans l’ouest du pays.

Le centre a entrepris mercredi de diffuser dans la région de Montréal 20 000 dépliants informatifs sur cette drogue, ses effets et les actions à poser en cas de surdose.

Sa directrice générale, Anne Elizabeth Lapointe, souhaite que ce dépliant soit un outil de plus pour aider les intervenants, les travailleurs de rue et les organismes luttant contre les dépendances à sauver des vies.

Bien que les impacts du fentanyl soient moins importants au Québec qu’ailleurs au Canada jusqu’à maintenant, le CQLD et ses partenaires disent garder un oeil sur la dispersion de cette drogue.

Ils soulignent que le fentanyl, qui est difficile à détecter, peut se retrouver dans bon nombre d’autres substances illicites à l’insu des usagers.

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