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Le procès de Bissonnette débutera le 26 mars 2018

Photo: Facebook
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le procès du présumé tireur de la mosquée de Québec, Alexandre Bissonnette, débutera le 26 mars 2018 et durera environ deux mois.

Le juge Raymond W. Pronovost, de la Cour supérieure, a retenu cette date vendredi, lors d’une conférence de gestion au palais de justice de Québec.

«L’ensemble des parties, à savoir la poursuite, l’accusé ainsi que la Cour supérieure, ont manifesté une volonté claire que le procès soit fixé dans les meilleurs délais», a indiqué le procureur de la Couronne, Me Thomas Jacques, en mêlée de presse.

«Le choix des jurés débutera le 26 mars 2018», a-t-il précisé. Un total de 111 témoins pourraient être entendus.

Le délai maximal pour la tenue d’un procès fixé par l’arrêt Jordan de la Cour suprême est de 30 mois, entre l’accusation et la fin d’un procès.

Bissonnette, âgé de 27 ans, est accusé du meurtre prémédité de six hommes qui se trouvaient à la grande mosquée de Québec, le soir du 29 janvier dernier, où il se serait présenté armé. Il est aussi accusé de six autres chefs de tentative de meurtre.

Les procédures ne sont toujours pas rendues à l’étape où l’accusé a eu l’occasion de déposer son plaidoyer et contester les accusations.

Par ailleurs, les parties reviendront devant le tribunal le 17 novembre prochain pour débattre d’une requête de la défense, qui s’oppose à la divulgation de passages sensibles dans la dénonciation concernant les parents de Bissonnette.

Mais le juge Pronovost a libéré des douzaines d’autres passages vendredi, dans la foulée d’une décision de la Cour du Québec de rendre disponible aux médias la dénonciation ayant servi à obtenir les mandats de perquisition.

«Vous avez le récit des témoins qui ont vécu l’événement, et qui disent aux policiers comment ils ont vécu ça, ce qui s’est passé, etc.», s’est félicité le procureur Jean-François Côté, qui représente un consortium de sept médias, dont Radio-Canada, Le Soleil et TVA.

«Comment ça s’est déroulé ce soir-là, qu’est-ce qu’ils ont vu, qu’est-ce qu’ils ont vécu, qu’est-ce qu’ils ont entendu. C’est l’histoire rapportée par les témoins», a-t-il ajouté.

Trame des événements le 29 janvier 2017: Bissonnette a soupé avec ses parents

La vingtaine de pages remise aux médias révèle toute l’horreur vécue par les fidèles de la mosquée et premiers intervenants le soir du 29 janvier 2017.

Ce soir-là, Alexandre Bissonnette, un étudiant en sciences politiques de l’Université Laval, a soupé avec ses parents, pour ensuite se diriger vers son club de tir, Les castors de Charlesbourg. Il s’est buté à une porte close.

Il se serait ensuite rendu au Centre culturel islamique de Québec.

Dans la dénonciation, le père de Bissonnette indique aux policiers que son fils possédait des armes enregistrées, soit un Glock, un Sig Sauer et une arme longue Browning. Il assure qu’il rangeait ses armes dans un coffret de sécurité au sous-sol chez sa mère, rue du Tracel à Cap-Rouge.

L’analyse des images vidéo captées par la caméra de surveillance de la mosquée confirme qu’un homme avait fait du repérage près de la mosquée trois jours avant le drame.

L’analyse indique aussi que le 29 janvier, «vers 19h54, un individu de race blanche, cheveux foncés et habillement foncé, arrive à la mosquée et abat deux personnes à l’extérieur. Il porte une arme de poing à la main droite. Par la suite, il est vu pénétrer à l’intérieur de la mosquée et abat un autre homme. On le voit entrer et sortir du portique vers l’intérieur à quelques reprises l’arme à la main. Par la suite, l’individu quitte par l’extérieur».

Des témoins rapportent avoir entendu en plein chaos «Il faut partir!», puis des «tac tac tac». Une fumée blanche et une forte odeur de poudre à munitions planaient toujours dans le centre culturel à l’arrivée des policiers. Plusieurs douilles étaient au sol.

«Trente à 40 personnes se trouvent à l’intérieur, paniquées», au milieu des nombreux corps ensanglantés, peut-on lire.

La mère d’Alexandre Bissonnette donnera plus tard aux policiers des détails sur l’état d’esprit de son fils. Il venait de se faire refuser un congé par son employeur, Héma-Québec. Il aurait parlé en mauvais termes de ses patrons qui l’avaient appris et mis en arrêt de travail. Elle n’avait pas reçu de nouvelles de son garçon depuis le souper du 29 janvier.

Au moment de son arrestation le 29 janvier vers 21h00 dans la bretelle du pont menant à l’île d’Orléans, Alexandre Bissonnette était au volant de la voiture Mitsubishi grise de son père.

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