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Catalogne: silence inquiétant d'Ottawa, dit Rayes

Le lieutenant politique du chef Andrew Scheer au Québec, le député Alain Rayes, convient qu'il a redoublé d'efforts pour attirer plus de femmes dans son parti. Photo: Sean Kilpatrick/La Presse canadienne
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le silence dans lequel s’emmure le gouvernement canadien sur la situation démocratique en Espagne fait sourciller le lieutenant politique du Parti conservateur au Québec, surtout à la lumière des plus récents développements.

«Ce n’est pas une question de prendre le parti d’un camp ou d’un autre, mais une chose est sûre, je pense qu’il y a des façons de dénoncer les méthodes, peut-être, qui sont utilisées», a plaidé jeudi en mêlée de presse le député conservateur Alain Rayes.

«Et aujourd’hui, ce qui est très préoccupant, c’est de voir les arrestations, de voir des gens qui ont voulu prendre position par rapport à l’autodétermination de leur peuple, et qui maintenant se ramassent en prison», a-t-il affirmé.

Le fait que le Canada ne dit mot est donc «préoccupant dans cette situation-là», ce qui se joue en Espagne ayant de quoi déranger «toute personne qui se préoccupe de la situation démocratique partout à travers le monde», a enchaîné le député Rayes.

Il a fait valoir qu’il était grand temps, pour Justin Trudeau et son gouvernement, d’aller au-delà «des selfies» et des «revues de star» et de travailler à «influencer positivement», sur la scène internationale, la discussion sur l’enjeu catalan.

Le Parti conservateur avait montré peu d’intérêt à élaborer sur l’enjeu catalan avant cet exposé qu’a offert jeudi le député québécois dans le foyer des Communes.

Les deux autres principaux partis d’opposition en Chambre, le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Bloc québécois, avaient dénoté la même timidité du côté du gouvernement.

La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a semblé vouloir leur donner raison une fois de plus, jeudi, se sauvant à toute vitesse du parlement après la période des questions.

Elle avait à ses trousses des journalistes qui la questionnaient sur l’emprisonnement de représentants élus démocratiquement par le peuple catalan.

Au NPD, où l’on a maintes fois accusé les libéraux de se réfugier dans un «silence complice», la députée Hélène Laverdière a soutenu que cette insistance à demeurer muet «ne fait rien pour encourager le dialogue».

Du côté du Bloc québécois, l’élu Gabriel Ste-Marie a qualifié la situation actuelle de «très préoccupante».

«C’est pas en mettant les élus en prison qu’on fait avancer la démocratie. Il doit y avoir un vrai dialogue entre la Catalogne et l’Espagne. Le Canada doit rappeler à l’ordre Madrid et faciliter la négociation», a-t-il insisté dans une déclaration écrite.

La journée de jeudi a été émaillée de rebondissements hors du commun en Espagne, les tribunaux espagnols ayant choisi de suivre la ligne dure contre des représentants catalans élus du peuple.

Un tribunal a ordonné l’incarcération de neuf anciens membres du gouvernement catalan destitué, pendant qu’ils font l’objet d’une enquête pour rébellion, sédition et détournement de fonds.

De plus, un procureur espagnol a demandé de lancer un mandat d’arrestation international contre le président de la Catalogne, Carles Puigdemont, et quatre de ses ministres qui sont exilés en Belgique.

La semaine dernière, le premier ministre Justin Trudeau avait rejeté la déclaration unilatérale d’indépendance du Parlement catalan, affirmant que le Canada «reconnaît une Espagne unie».

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