Saad Hariri dit qu'il retournera bientôt au Liban
BEYROUTH — Le premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé dimanche qu’il retournerait dans son pays «d’ici quelques jours» alors qu’une crise politique secoue le Liban depuis qu’il a annoncé sa démission surprise depuis l’Arabie saoudite.
Dans une entrevue diffusée en direct sur la chaîne libanaise Future TV, M. Hariri a dit qu’il avait dû démissionner pour protéger le Liban d’un danger imminent, mais il n’a pas précisé de quoi il était question.
Le premier ministre a ajouté qu’il retournerait au Liban pour soumettre sa démission et arriver à une entente avec ses rivaux dans le gouvernement de coalition, le groupe militant Hezbollah.
Saad Hariri a indiqué qu’il pourrait retirer sa démission si le Hezbollah soutenu par les Iraniens demeurait neutre dans les conflits régionaux.
Le groupe militant a envoyé des milliers de combattants en Syrie pour appuyer les forces du président Bachar Al-Assad.
M. Hariri semblait fatigué et dépité lors de sa longue entrevue, qui a été enregistrée en Arabie saoudite.
Il a retenu ses larmes en parlant et a répété plusieurs fois qu’il avait démissionné pour donner un «choc positif» au pays.
Le premier ministre a par ailleurs souligné le danger de se ranger du côté de l’Iran dans les conflits régionaux.
«Nous sommes dans l’oeil de la tempête», a-t-il déclaré.
Le gouvernement d’unité qu’il a formé il y a un an était conditionnel au respect d’une entente selon laquelle le Hezbollah ne devait pas intervenir dans les affaires régionales, a-t-il précisé. Mais le groupe militant n’a pas respecté sa partie du contrat, selon lui.
«Je suis libre», a-t-il dit, apparemment pour dissiper les doutes sur les rumeurs d’incarcération.
M. Hariri a laissé entendre que sa vie pourrait être en danger de retour au Liban.
«J’ai vu ce qui est arrivé… Mon père a été martyrisé. Je ne veux pas que la même chose m’arrive», a-t-il expliqué. Son père, l’ancien premier ministre Rafik Hariri, a été tué à Beyrouth par un attentat à la voiture piégée en 2005.