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Opioïdes: une étude fait des recommandations

Bill Graveland / La Presse Canadienne Photo: Bill Graveland
Bill Graveland, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

CALGARY — Un rapport provisoire dévoilé lors d’une conférence sur la gestion de la douleur à Calgary suggère que la meilleure façon de réduire la dépendance aux opioïdes est de tout simplement ne pas en prescrire.

Michael Heitshu, de la Coalition pour une gestion sûre et efficace de la douleur, affirme que le manque de solutions de rechange abordables en matière d’analgésiques au Canada est en partie attribuable au recours excessif aux opioïdes et à la hausse des taux de personnes souffrant de dépendances.

«Le Canada se situe au deuxième rang pour la consommation d’opioïdes dans le monde et il pourrait faire autrement. Ce que la coalition fait est d’examiner (…) pourquoi les opioïdes sont prescrits et ce qu’on pourrait faire pour réduire les ordonnances d’opioïdes», a expliqué M. Heitshu, lundi, à Calgary.

«Étant donné les coûts humains et financiers de la crise des opioïdes, le Canada a besoin d’une meilleure approche à l’égard de la gestion de la douleur», a-t-il ajouté.

M. Heitshu a affirmé que plus de 19 millions de prescriptions ont été rédigées pour des opioïdes au Canada l’an dernier.

Un rapport du gouvernement fédéral fait état de 2458 décès apparemment liés aux opioïdes au pays en 2016 — une proportion de 8,8 par 100 000 habitants. Les chiffres montrent une situation particulièrement préoccupante dans l’ouest du pays avec des taux de morts apparemment liées aux opioïdes de plus de 10 par 100 000 habitants au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest, en Colombie-Britannique et en Alberta.

«La forte croissance de la prescription d’opioïdes au Canada s’est manifestée pour des conditions de douleur plutôt courantes comme les douleurs au dos, l’arthrite et des douleurs chroniques. Il s’agit en fait de problèmes pour lesquels les opioïdes ne sont pas si efficaces et les risques sont considérables», a dit M. Heitshu.

«Une proportion étonnamment élevée de gens qui en viennent à avoir (une consommation problématique) commencent avec une prescription légitime et un respect des avis de leur médecin. Nous savons désormais que le risque de dépendance peut naître trois à cinq jours après une première prescription d’opioïdes», a-t-il aussi souligné.

M. Heitshu soutient que de nombreux symptômes qui conduisent à des prescriptions d’opioïdes pourraient être traités autrement, notamment en psychologie, en physiothérapie, en chiropractie et en ergothérapie.

M. Heitshu croit qu’il est temps pour les médecins de déposer leurs carnets d’ordonnance en ce qui concerne les opioïdes, sauf en dernier recours.

L’étude recommande aux gouvernements provinciaux et fédéral d’envisager d’ajouter des médicaments de remplacement à ceux couverts par les systèmes de santé publics.

L’étude complète de la coalition est attendue l’année prochaine.

La coalition de 10 membres inclut l’Association canadienne des ergothérapeutes, le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, l’Association chiropratique canadienne, l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, l’Association canadienne de physiothérapie et la Société canadienne de psychologie.

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