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Ottawa semble incapable de mesurer l’intégration des Syriens

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick
Stephanie Levitz, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le gouvernement fédéral semble incapable de mesurer l’intégration réelle dans la société canadienne de 40 000 réfugiés syriens accueillis dans le cadre de son programme humanitaire, conclut le vérificateur général Michael Ferguson dans un rapport publié mardi.

Des indicateurs habituels pour évaluer le rendement d’un tel programme d’accueil — comme la scolarisation des enfants ou le recours à l’aide sociale, par exemple — n’ont pas été mesurés entre l’automne 2015 et le printemps de cette année, période étudiée par le Vérificateur général.

Or, le Bureau du vérificateur général était préoccupé par l’incapacité du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté à vérifier si les réfugiés syriens avaient effectivement accès à des services de base offerts par les provinces, comme les soins de santé et l’éducation, «d’autant plus qu’un des objectifs du gouvernement était d’aider les réfugiés syriens à tirer parti des systèmes sociaux, médicaux et économiques du Canada».

Le Québec, qui a conclu une entente avec le gouvernement fédéral pour gérer ses propres services d’accueil, ne fait pas l’objet de cette vérification.

Le Vérificateur général admet que le ministère fédéral a procédé à une rapide évaluation de l’initiative pour la première vague de réfugiés syriens.

Mais le bureau de Michael Ferguson a voulu aller sur le long terme, afin de savoir si le ministère s’assure d’un suivi complet et uniforme de l’intégration des réfugiés syriens dans la société canadienne.

«Cette constatation est importante parce que mesurer les résultats de l’Initiative de réinstallation des réfugiés syriens permet au ministère de déterminer si les réfugiés syriens reçoivent les services d’établissement dont ils ont besoin et s’ils s’intègrent avec succès dans la société canadienne», estime le Vérificateur général.

Résultat de ce manque de données: des réfugiés syriens dans certaines régions du pays ont dû par exemple attendre très longtemps avant d’obtenir une place dans les cours de langue. Le Vérificateur général conclut tout de même que plus de 80 pour cent des réfugiés syriens avaient reçu des évaluations linguistiques et de la formation au cours de leur première année au Canada, et que 75 pour cent de ceux-ci ont effectivement suivi des cours de langue.

Les libéraux avaient dévoilé il y a tout juste deux ans ce programme promis en campagne électorale de 2015: accueillir au Canada 25 000 Syriens avant la fin de cette année-là, pour une enveloppe de 250 millions $. La date butoir a ensuite été repoussée et le budget a atteint 950 millions $.

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