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Une aumônière à l’oeuvre au port de Montréal

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson
Morgan Lowrie, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Michelle DePooter transporte une boîte de cadeaux de Noël au pied du MSC Matilde en attendant qu’elle puisse monter à bord du navire. Vêtue d’une veste de sauvetage et d’un casque rose, elle a plus l’air d’une employée portuaire que d’une aumônière. Mais au port de Montréal, c’est un visage connu.

Mme DePooter, âgée de 38 ans, est l’une des deux aumôniers d’une mission de l’Église chrétienne réformée qui offre des services techniques et spirituels aux marins qui arrivent au port de Montréal.

Toute l’année, elle et son collègue, l’aumônier David Rozeboom, visitent les quelque 50 à 80 bateaux qui jettent l’ancre à Montréal chaque mois pour soutenir les membres de l’équipage, qui pour la plupart proviennent de communautés peu nanties de l’Inde, des Philippines et de l’Europe de l’Est.

Entre le 25 novembre et Noël, ils distribuent aussi environ 1500 cadeaux — un pour chaque marin qui fait escale à Montréal.

Les cadeaux, assemblés la plupart par des églises en Ontario, contiennent des bas et des chapeaux, parfois un paquet de cartes et quelques souvenirs.

Michelle DePooter travaille à la Maison des marins de Montréal, un organisme qui a pour mission de soutenir les marins en leur offrant un endroit pour se reposer et s’amuser.

Là-bas, ils peuvent jouer au billard, aller sur le web, s’asseoir dans des divans ou visiter la chapelle de la maison, où le groupe de Mme DePooter et un aumônier catholique offrent leurs services.

Michelle DePooter souligne que les membres de l’équipage ont une vie difficile, car ils doivent être loin de chez eux pendant six à neuf mois, tout en devant gérer la mauvaise température, les dangers et la solitude.

L’objectif de son groupe est de soutenir des gens qui sont souvent oubliés ou stéréotypés négativement.

«Ils sont loin de leur maison et de leur famille pendant des mois chaque fois, et sont souvent isolés et seuls», a-t-elle expliqué. D’être capable de fournir une oreille attentive, quelqu’un de différent à qui ils peuvent parler, un endroit où ils sont reconnus comme des gens, où ils ne sont pas oubliés… C’est très important.»

À bord du MSC Matilde, l’équipage semble plus intéressé aux conseils techniques qu’aux notions spirituelles.

Dans les premières minutes de sa visite, Mme DePooter vend des cartes d’appel prépayées, fait du change pour un billet de 100 $ et effectue des arrangements pour envoyer un autobus afin de transporter l’équipage vers la Maison des marins.

Cela fait partie de son travail, souligne-t-elle.

«Nous voulons répondre à leurs besoins immédiats. Ils sont plus susceptibles de nous parler s’ils ont parlé à leur famille d’abord», a-t-elle précisé.

Bien que le MSC Matilde soit enregistré au Panama, la plupart des membres de l’équipage sont d’origine indienne.

Ils semblent heureux d’apprendre que Mme DePooter est mariée à un Indien et qu’elle sache dire quelques mots en hindi. Ils lui ont rapidement demandé quels endroits elle a visités en Inde.

Six de ces membres de l’équipage se placent ensuite dans une camionnette pour le trajet de 15 minutes vers la Maison des marins. Certains resteront là-bas, alors que d’autres iront visiter le centre-ville.

Musa Diner, un employé d’origine roumaine qui est le seul à ne pas être d’origine indienne, dit qu’il n’est plus dérangé par le long voyage en mer.

«Au début, je me disais: « Quelle est cette vie? C’est tellement brutal »», a-t-il confié dans la camionnette aux côtés de ses collègues.

Mais maintenant, il dit que la mer fait partie de lui et qu’il s’en ennuie lorsqu’il est sur le sol ferme pendant plusieurs mois. «J’entends la mer m’appeler. Elle me dit: « Reviens-moi mon bébé »», a déclaré l’homme de 38 ans qui est père de deux enfants.

Le MSC Matilde devait être au port de Montréal pendant 48 heures avant de revenir en Europe, ce qui signifie que l’équipage passera Noël sur la mer.

M. Diner, qui se décrit comme le farceur du groupe, dit qu’il prévoit intercepter le père Noël sur l’océan Atlantique pour prendre les meilleurs cadeaux.

Pour les marins qui passent Noël au port de Montréal, une fête aura lieu à la Maison des marins à la veille de Noël avec de la nourriture, des jeux et des services religieux catholiques et protestants.

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