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Salaire minimum: l'Ontario surveille les «pingres»

Eduardo Lima / La Presse Canadienne Photo: Eduardo Lima / La Presse Canadienne
Allison Jones, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Le gouvernement de l’Ontario promet de sévir contre les entreprises qui tenteraient, illégalement, de réduire les avantages consentis à leurs employés pour compenser la hausse du salaire minimum décrétée dans cette province.

Le salaire minimum est passé de 11,60 $ à 14,00 $ l’heure le 1er janvier, dans le cadre d’une vaste réforme du travail adoptée par le gouvernement libéral de Kathleen Wynne. Cette réforme prévoit aussi une augmentation des vacances payées et du nombre de jours de congé pour «urgence personnelle». Le salaire minimum en Ontario doit passer à 15 $ le 1er janvier 2019.

Les gens d’affaires prévenaient déjà l’an dernier que cette réforme était mise en place trop rapidement, surtout pour les petites et moyennes entreprises. Depuis l’entrée en vigueur de cette réforme, des reportages ont fait état de mesures prises par certaines entreprises pour compenser la hausse soudaine des coûts de main-d’oeuvre.

On a ainsi appris que des franchisés Tim Hortons en Ontario — des enfants des cofondateurs milliardaires de l’entreprise — avaient éliminé les pauses rémunérées de leurs employés pour maintenir leur marge bénéficiaire.

Le ministre ontarien du Travail, Kevin Flynn, précise que la vaste majorité des chefs d’entreprise respectent la loi, mais il déplore que certains autres aient décidé de refiler la note à leurs employés. Une attitude que M. Flynn et la première ministre Wynne comparent à de l’«intimidation».

M. Flynn admet que les gens d’affaires sont toujours préoccupés par une hausse du salaire minimum.

«Mais il est tout à fait inacceptable — et immoral — que certaines entreprises s’en prennent à leurs employés. Ce genre d’intimidation n’a pas sa place dans cette province. J’espère vraiment que ces entreprises prendront un peu de recul et annuleront leur décision.»

Le ministre admet que cette attitude contrevient à l’esprit de la loi, mais pas à sa lettre. Par contre, un autre reportage fait état d’un franchisé Tim Hortons de Toronto qui aurait interdit à ses employés de conserver leurs pourboires, ce qui est carrément illégal.

«Nous enquêtons sur les allégations» de violations à la loi, a prévenu le ministre Flynn, lundi, sans donner plus de détails.

Le ministère du Travail embauchera d’ailleurs jusqu’à 175 nouveaux employés pour s’assurer du respect des normes. Le gouvernement ontarien espère ainsi résoudre toutes les plaintes dans un délai de 90 jours, et que les inspecteurs visiteront chaque année un milieu de travail sur dix, a indiqué le ministre Flynn.

La réforme du travail prévoit des pénalités plus sévères pour les contrevenants; le ministère pourrait aussi imposer des intérêts aux sommes dues à des employés. La nouvelle loi permet par ailleurs au gouvernement de publier l’identité des contrevenants — et le ministre Flynn se dit «parfaitement disposé à le faire».

M. Flynn a aussi laissé entendre que les entreprises craignant les impacts d’une hausse du salaire minimum devraient envisager d’augmenter leurs prix. Le ministre a affirmé que les entreprises ont plusieurs solutions à leur disposition, et que l’augmentation des prix pourrait faire partie d’une stratégie afin de s’assurer de faire des profits tout en offrant des salaires décents.

Au Québec, le gouvernement libéral a porté le salaire minimum de 10,75 $ à 11,25 $ le 1er mai dernier.

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