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CPE: le PQ veut baisser les tarifs et créer des places

Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

SHAWINIGAN, Qc — Le Parti québécois a présenté jeudi un plan de relance des Centres de la petite enfance (CPE) qui prévoit une baisse des tarifs et la création de nouvelles places, mais sans pouvoir chiffrer précisément son engagement.

Un gouvernement péquiste mettrait fin à la «taxe famille», la modulation des tarifs en garderie instaurée par les libéraux de Philippe Couillard.

Actuellement, le tarif modulé en fonction des revenus varie de 8,05 $ à 22 $. Le PQ reviendrait au tarif universel de 8,05 $ par jour pour le premier enfant, et réduirait de moitié le coût pour un deuxième, à 4 $ par jour, en plus d’instaurer la gratuité pour le troisième.

Le service croîtrait par conséquent en popularité et un gouvernement Lisée créerait de façon accélérée des milliers de nouvelles places en CPE pour répondre à la demande.

En conférence de presse jeudi matin dans un hôtel de Shawinigan, au terme du caucus de ses députés, le chef péquiste est toutefois resté vague sur les investissements requis.

Il en coûterait 320 millions $ pour accorder les baisses de tarifs, mais sur la création accélérée de places, il y aura des «dépenses supplémentaires» que M. Lisée ne peut quantifier.

«On aimerait vous donner le chiffre aujourd’hui (jeudi), c’est très difficile de le faire, parce qu’il faut faire des simulations, d’abord du calendrier d’implantation qu’on va mettre en oeuvre, aussi en fonction de l’état des finances publiques au mois d’août (avec le rapport de la vérificatrice générale), et en fonction de la popularité des mesures», a-t-il dit.

Il a admis que la création des places ne se fera pas «en claquant des doigts».

Le nouveau conseiller de M. Lisée en matière de jeunesse et de famille, Camil Bouchard, a toutefois fait valoir que selon les études, 1 $ investi dans les services à la petite enfance peut permettre d’économiser jusqu’à 4 $ en coûts sociaux au Québec à terme.

Ces propositions sont en quelque sorte une «réparation» pour la «taxe famille» _ la modulation des tarifs _ imposée par le gouvernement Couillard, qui peut coûter entre 300 $ et 1200 $ par année aux parents, a plaidé le chef péquiste.

Il a condamné la ligne 434 de la déclaration de revenus du Québec _ bien connue des parents qui doivent rapporter leurs dépenses en services de garde _ en la surnommant «Boeing 434» à cause de l’ampleur des sommes.

Par ailleurs, le Québec bénéficie actuellement d’une compensation du fédéral qui finance en partie son service de garde, avec un crédit d’impôt fédéral également. Or, avec la baisse des tarifs, le PQ veut renégocier une compensation supplémentaire, puisqu’Ottawa va épargner dans les sommes de crédits d’impôt, a expliqué la porte-parole du PQ en matière de famille, Véronique Hivon.

«On va être en très bonne position pour s’entendre avec eux», a-t-elle déclaré, flanquée de son chef.

AQCPE

L’Association québécoise des CPE se réjouit de l’engagement du Parti québécois. Son président, Louis Sénécal, était sur place lors de la conférence de presse.

«C’est une célébration, pour tous les enfants, qu’on favorise la qualité, au détriment de services de garde (privés) qui ont démontré qu’ils n’étaient pas à la hauteur, afin de faire toute la différence en vue de préparer les enfants à l’arrivée à l’école (sic)», a déclaré M. Sénécal.

Il a rappelé que le réseau des CPE a subi des compressions de 500 millions $ sur 10 ans.

Au cours des dernières années, pas moins de 66 000 places non subventionnées ont été créées, sur un total d’environ 300 000 places au Québec, dont 90 000 en CPE, a-t-il précisé.

CAQ

La Coalition avenir Québec n’a pas tardé à réagir aux propositions de ses adversaires péquistes.

Le parti de François Legault a transmis un tableau élaboré par Revenu Québec qui évaluait à 150 millions $ par an les contributions supplémentaires versées par les foyers pour financer les services de garde de leurs enfants.

La CAQ estime ainsi que les propositions du gouvernement péquiste coûteraient au bas mot 150 millions $ par an.

Jean-François Lisée s’en est d’ailleurs pris régulièrement à la CAQ qu’il accuse de favoriser les garderies privées non subventionnées, comme les libéraux.

Il a cité à quelques reprises la nouvelle députée caquiste Geneviève Guilbault qui avait déclaré que le «modèle d’affaires» des garderies privées non subventionnées était «intéressant».

Selon M. Lisée, lui-même père de cinq enfants, c’est la qualité qui compte dans le domaine de la petite enfance et non le «modèle d’affaires».

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