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Cannabis: un «examen de conscience» à faire

Quebec Minister for Rehabilitation, Youth Protection and Public Health Lucie Charlebois responds to the Opposition during question period Wednesday, February 10, 2016 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: THE CANADIAN PRESS
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Les anciens ministres libéraux fédéraux qui gravitent aujourd’hui autour de l’industrie naissante du cannabis «ont à faire un examen de conscience».

C’est ce qu’a déclaré jeudi la ministre du gouvernement Couillard qui pilote le projet de loi sur l’encadrement du cannabis, Lucie Charlebois.

Elle fait ainsi écho au Nouveau Parti démocratique (NPD) qui soupçonne le gouvernement Trudeau de favoriser les amis du régime en faisant la sourde oreille aux demandes des provinces qui réclament le report de la légalisation du cannabis, prévue pour le 1er juillet.

Mais son collègue, le leader du gouvernement et ministre des Affaires canadiennes, Jean-Marc Fournier, est plus indulgent et voit plutôt dans ces soupçons une «chasse aux sorcières».

Rappelons que plusieurs anciens ministres libéraux fédéraux ont des liens avec l’industrie du cannabis, notamment Pierre Pettigrew, Allan Rock et Martin Cauchon, selon ce qu’a rapporté Le Journal de Québec.

Mardi, le lieutenant québécois du NPD, Alexandre Boulerice, avait déclaré que l’empressement du gouvernement Trudeau était louche. En point de presse à Lévis, il se demandait si Ottawa était insensible aux appels des provinces de retarder la légalisation du cannabis en raison des influences libérales de gens qui sont pressés que ce soit rendu légal, parce qu’il y a énormément de profits à faire.

Dans une mêlée de presse jeudi matin avant la séance du caucus libéral à l’Assemblée nationale, questionnée à savoir si cette situation l’inquiétait, Mme Charlebois a déclaré que «ces gens-là ont à faire un examen de conscience», en précisant que cela n’appartenait pas au Québec toutefois de régler cette question, et en ajoutant qu’on ne retrouverait pas son nom à elle parmi ceux qui vont profiter de la légalisation.

Peu après, le leader du gouvernement et ministre des Affaires canadiennes, Jean-Marc Fournier, a écarté les soupçons du NPD et contredit sa collègue.

«Les gens ont le droit de faire leur vie aussi, il y a des motifs qui supportent ce mouvement-là, a-t-il dit en appui aux anciens ministres recyclés dans le cannabis. Nous, on prend les moyens de s’assurer que la sécurité de la population soit assurée là-dedans. Honnêtement, on est dans une chasse aux sorcières pour des intentions qui n’ont aucun fondement.»

Mentionnons que M. Fournier a déjà été conseiller spécial auprès du chef du Parti libéral du Canada en 2009-2010.

Quant à savoir si la future Société québécoise du cannabis — l’entité de la Société des alcools du Québec qui sera chargée de la distribution — pourrait être à son tour noyautée par des amis du Parti libéral du Québec, Mme Charlebois a répondu que ce sera à la SAQ de combler l’organigramme.

«Qu’il y ait des gens du Parti libéral, du Parti québécois ou de la CAQ, il faut des gens compétents avec des profils particuliers», a-t-elle rétorqué.

Le projet de loi du gouvernement Couillard sur l’encadrement du cannabis est toujours à l’étude. Mme Charlebois a assuré que le Québec sera prêt avec son encadrement législatif adopté au 1er juillet 2018, mais qu’on aurait «pu faire mieux» si Ottawa avait laissé un peu plus de temps aux provinces.

Par exemple, de meilleurs programmes de prévention auraient pu être préparés et des ressources supplémentaires auraient pu être allouées.

«Ce qui me touche, moi, c’est quand on a demandé un délai (au fédéral), on n’a pas eu une écoute active, c’est clair», a-t-elle conclu.

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