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Québec donne 10 mois de plus à la commission Viens

Photo: TC Média - Martin Guindon
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Québec prolonge de 10 mois le mandat de la commission d’enquête sur les relations entre les autochtones et certains services publics.

La commission «Écoute, réconciliation et progrès», créée par le premier ministre Philippe Couillard en décembre 2016, doit notamment rétablir un climat de confiance entre les policiers de la Sûreté du Québec et les femmes autochtones de Val-d’Or.

Le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, a fait savoir par communiqué vendredi qu’il estime que la tâche de la commission est délicate, et qu’elle se doit d’accorder à chaque témoin le temps qu’il faut pour partager son histoire.

«Vu la quantité de thèmes qui ont émané des audiences, il s’avère essentiel de poursuivre le dialogue et la réflexion si nous voulons trouver de véritables solutions durables pour les communautés afin d’améliorer les relations, a-t-il affirmé. Dans l’optique d’améliorer leurs conditions de vie, je suis convaincu que cette prolongation de 10 mois sera au bénéfice de tous.»

En septembre dernier, La Presse canadienne rapportait que le budget alloué au commissaire Jacques Viens pour exercer son mandat était de 9 millions $. Le gouvernement Couillard était tout à fait disposé à bonifier l’enveloppe au besoin.

La commission s’est engagée à comptabiliser et publier toutes ses dépenses sur son site web, une divulgation d’information qui n’était pas prévue à l’origine.

Elle a donc déboursé à ce jour 909 202 $ en honoraires, 711 702 $ en rémunération, 853 741 $ en fonctionnement et 173 931 $ en loyer, pour un total de 2,6 millions $.

Selon le décret gouvernemental, le commissaire Viens encaissera 1200 $ par jour en honoraires durant toute la durée des travaux, qui se prolongera jusqu’en septembre 2019. Ses dépenses seront aussi remboursées.

Le jeu en vaut la chandelle, assure le procureur en chef de la commission, Me Christian Leblanc. Durant sa première année d’activité, la commission a entendu environ 150 témoins, dont 10 témoins-citoyens.

«À chaque fois qu’on va dans une communauté, qu’on prend le temps d’aller expliquer la commission d’enquête, quel est le mandat, ce que la commission peut faire, ce qu’elle ne peut pas faire, on favorise la création du lien de confiance qui est super important dans une commission comme la nôtre, et évidemment ça amène les gens à nous confier des situations qui sont souvent très personnelles», a-t-il affirmé en entrevue téléphonique, vendredi.

Il ajoute que les thèmes qui reviennent le plus souvent sont: la formation des fonctionnaires sur le terrain et la barrière de la langue.

La commission Viens a été créée pour repérer les causes sous-jacentes à toute forme de violence, de discrimination systémique et de traitements différentiels qui pourrait exister à l’égard des femmes et des hommes autochtones lorsqu’ils ont recours à certains services publics au Québec.

Les autochtones du Québec sont divisés en onze nations distinctes: les Inuits dans le Nord-du-Québec et dix nations amérindiennes comprenant les Abénakis, les Algonquins, les Attikameks, les Cris, les Hurons, les Malécites, les Micmacs, les Mohawks, les Montagnais et les Naskapis.

Une autre commission est en cours, qui recoupe l’enquête québécoise: l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

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