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Femmes autochtones: l'enquête s'arrête à Moncton

DARRYL DYCK / La Presse Canadienne Photo: DARRYL DYCK
La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONCTON, N.-B. — La mère d’une Micmaque de 16 ans assassinée dans le nord du Nouveau-Brunswick estime que les meurtriers ne devraient jamais sortir de prison.

Pam Fillier a témoigné mardi matin à l’ouverture de deux jours d’audiences de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, à Moncton.

La fille de Mme Fillier, Hilary Bonnell, avait disparu de la communauté micmaque d’Esgenoopetitj le 5 septembre 2009. Son cousin, Curtis Bonnell, âgé de 32 ans, avait été arrêté deux mois plus tard, et le corps de l’adolescente a été retrouvé par la suite.

Curtis Bonnell a admis à la police qu’il avait violé sa jeune cousine et qu’il l’avait assassinée. Il a été condamné par la suite à la prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans — la peine prévue par le Code criminel pour un meurtre au premier degré.

Encore sous le choc, Pam Fillier a soutenu mardi qu’elle souhaitait avant tout s’assurer que de tels «monstres» ne puissent récidiver ou mettre en péril la vie d’autres enfants.

Les audiences de mardi ont été surtout dominées par le portrait qu’ont dressé trois aînées de l’histoire des Autochtones au Nouveau-Brunswick et dans l’Île-du-Prince-Édouard, notamment la perte du «statut d’Indien» pour les femmes autochtones qui épousent un homme allochtone.

«La perte de ce statut équivaut à une rupture avec la communauté», a soutenu Judy Clark, en rappelant que ce régime ne s’applique pas aux hommes autochtones.

Imelda Perley, membre de la «Campagne châle rouge», a estimé que cette iniquité a dressé des murs qu’il faut maintenant abattre.

La commissaire Michèle Audette doit entendre à Moncton une vingtaine de membres des familles et de survivantes, lors d’audiences publiques et privées, de cercles de partage et de groupes d’expression artistique. Des personnes chargées de consigner les témoignages sont également disponibles pour permettre aux gens désirant témoigner sur place de le faire.

Mercredi après-midi, la commissaire Audette doit entendre le témoignage d’un groupe de jeunes. «C’est très important d’entendre ce qu’ils recommandent pour assurer un avenir meilleur», a-t-elle soutenu mardi.

L’Enquête nationale tiendra ensuite des audiences à Rankin Inlet, au Nunavut, du 20 au 22 février. Plus de 700 personnes sont venues raconter leur histoire depuis septembre 2016. Un rapport final était prévu d’ici la fin de cette année, mais on prévoit plutôt que la commission demandera une prolongation de ses travaux.

«Moi, je suis encore debout, comme une centaine d’employés de l’Enquête nationale, qui sont encore debout sept jours sur sept pour dire au Canada: c’est historique, c’est extrêmement complexe, c’est difficile», a lancé Mme Audette en entrevue téléphonique, mardi.

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