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Invalidité: faut-il une révision indépendante?

MONTRÉAL — Les problèmes avec l’assurance invalidité tels que vécus par l’auteur Samuel Archibald sont monnaie courante, surtout dans les cas reliés à la santé mentale, rapporte un grand syndicat. Et la solution pourrait passer par une instance indépendante de révision de ces dossiers.

C’est ce que prône le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, qui compte 116 000 membres au Québec, tant dans les secteurs privé que public.

Il propose que le gouvernement du Québec adopte une loi qui soumettrait les assureurs à une instance indépendante qui serait mandatée pour revoir les cas d’invalidité.

Au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne, mardi, Denis Bolduc, président du SCFP-Québec, a prôné la création d’une telle instance indépendante, parce qu’à l’heure actuelle, un travailleur qui est insatisfait de la décision de sa compagnie d’assurances doit de nouveau s’adresser à cette même compagnie d’assurances.

«La compagnie d’assurances prend la décision et, si on n’est pas d’accord, on s’adresse à la compagnie d’assurances, à laquelle on demande une explication. Et, souvent, il y a l’employeur dans le portrait et l’employeur paie les primes d’assurances; il est souvent propriétaire de la police d’assurances; il ne veut pas que ça lui coûte plus cher», a illustré M. Bolduc.

Les salariés qui bénéficient de l’appui d’un grand syndicat sont plus chanceux que les autres, mais un travailleur qui se retrouve seul à plaider son dossier devant une grande compagnie d’assurances, alors qu’il est malade, peut vite se décourager, a rapporté le président du SCFP-Québec.

Depuis le week-end dernier, une lettre publiée par l’auteur Samuel Archibald a été partagée sur les réseaux sociaux. Il se plaignait du traitement de son dossier par son assureur, Desjardins, parce qu’il fait une dépression. Son assureur a depuis annoncé que le dossier était en révision.

Le SCFP se penche sur cette question depuis plusieurs années. En 2012, il avait fait faire une étude sur la question de la détresse psychologique des employés dans les centres d’appels — il en représentait à l’époque 2650.

«La chercheuse a sondé le quart des 2650 et la conclusion de ça — qui ne nous a pas vraiment surpris — c’est qu’une personne sur cinq dans les centres d’appels était en situation de détresse psychologique très importante, et particulièrement chez les gens de 35 ans et moins», a relaté M. Bolduc.

Le SCFP, qui compte des membres dans des domaines aussi variés que les médias, les centres d’appels, les administrations municipales, la santé, l’éducation, les universités et l’énergie, affirme que tous les secteurs sont touchés par le phénomène.

D’ailleurs, lors de son congrès, en mai dernier, les délégués avaient adopté une résolution soulignant que les problèmes de détresse psychologique affectent de plus en plus de membres. La résolution déplorait «la gestion des invalidités exercée par les employeurs et les assureurs», la qualifiant de «particulièrement abusive lorsque les motifs d’invalidité sont reliés à des problèmes de santé psychologique».

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