Soutenez

Un dénombrement des itinérants aura lieu au Québec

Photo: Yves Provencher/Métro

MONTRÉAL — Un dénombrement des personnes vivant en situation d’itinérance sera réalisé le soir du 24 avril, et pendant les journées subséquentes, dans 11 régions du Québec.

Les données recueillies permettront de dresser un deuxième portrait de l’itinérance au Québec, qui sera rendu public en mars 2020.

La Ville de Montréal avait déployé une opération similaire le 24 mars 2015. Plus de 500 bénévoles avaient été mis à contribution pour sillonner les rues de la métropole. Ils avaient ainsi identifié 3016 personnes n’ayant pas de domicile fixe. L’exercice avait toutefois été critiqué puisqu’il ne prenait pas en compte l’«itinérance cachée».

En procédant à l’annonce, mardi matin, la ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, a assuré que ce nouvel état des lieux inclura le phénomène de l’«itinérance cachée».

Des données seront ainsi colligées sur les personnes qui n’ont pas de domicile fixe, mais qui ne vivent pas pour autant dans la rue ou dans des refuges. Ces personnes sont hébergées par exemple à l’hôtel, chez des amis ou encore chez des membres de leur famille.

«L’itinérance revêt de multiples visages et présente un caractère complexe, a mentionné la ministre Charlebois. Mieux comprendre la réalité des personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir est au coeur de nos préoccupations pour mieux agir.»

Le dénombrement de l’itinérance visible sera mené le soir du 24 avril dans 11 régions du Québec: Saguenay-Lac-Saint-Jean, Capitale-Nationale, Mauricie et Centre-du-Québec, Estrie, Montréal, Outaouais, Chaudière-Appalaches, Laval, Lanaudière, Laurentides et Montérégie.

L’opération sera coordonnée sur le terrain par les centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et les centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS). Des bénévoles seront recrutés pour aller à la rencontre des personnes dormant dans la rue ou qui sont hébergées dans des refuges.

Par le biais de cet exercice, Québec espère recueillir des données sociodémographiques qui lui permettront de mieux documenter le phénomène de l’itinérance et d’en apprendre davantage sur les services qui sont utilisés par les personnes vivant en situation d’itinérance.

Le gouvernement dit également vouloir mieux comprendre certaines réalités particulières, dont celles des jeunes, des femmes et des populations autochtones.

Le premier portrait sur l’itinérance au Québec, qui avait été réalisé en 2014, ne compilait que des données provenant des centres d’hébergement.

Bien que le deuxième portrait de l’itinérance au Québec ne sera dévoilé que dans deux ans, le gouvernement assure que les données provenant du dénombrement seront accessibles d’ici là.

Ce volet québécois s’inscrit dans le cadre d’un exercice plus large, intitulé «Tout le monde compte», qui touche l’ensemble du territoire canadien. Des collectivités représentant toutes les provinces du pays participeront à cet effort pour obtenir un «instantané» du phénomène d’itinérance au pays.

Cette initiative nationale, qui se déploiera du 1er mars au 30 avril, s’imbrique dans la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI) du gouvernement canadien.

«Les renseignements recueillis dans le cadre du dénombrement sont essentiels, puisqu’ils nous aident à dresser un portrait réel de l’itinérance au Canada et, ainsi, à élaborer des stratégies efficaces», a déclaré le ministre fédéral de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.