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Le PQ pourrait nuire au retour des Nordiques

QUEBEC – L’élection d’un gouvernement du Parti québécois pourrait nuire au retour de la Ligue nationale de hockey (LNH) à Québec, a estimé Jean Charest, dimanche.

A deux jours du scrutin, le chef libéral a fait vibrer une corde sensible chez nombre de citoyens de Québec qui rêvent à la renaissance des Nordiques depuis l’annonce de la construction d’un nouvel amphithéâtre de quelque 400 millions $ au coeur de la Vieille capitale.

Si le rôle de l’Etat n’est pas de ramener une équipe de la LNH à Québec, le gouvernement peut néanmoins décocher quelques passes vers le but, a illustré M. Charest.

«Il y a un rêve à Québec, c’est d’avoir une équipe de la Ligue nationale de hockey. Ce n’est pas le gouvernement qui va aller chercher ça, mais on peut seconder. Ce n’est pas nous qui comptons le but, mais on peut faire des assistances», a-t-il dit, en point de presse, entouré des candidats des 11 circonscriptions de la région de la capitale.

Avec son plein emploi, la ville de Québec est certes attrayante pour des promoteurs, mais la situation pourrait basculer vers des lendemains moins prometteurs le 4 septembre si le Parti québécois est porté au pouvoir, a prévenu le chef libéral.

A l’appui de son propos, M. Charest a cité les «cinq ans de perturbation» qu’avait évoqués la chef péquiste Pauline Marois il y a quelques années au sujet des retombées immédiates d’un référendum gagnant sur la souveraineté.

«Cinq ans. C’est long cinq ans. La perturbation pendant cinq ans, c’est long longtemps. Je pense qu’il faut la prendre au mot», a-t-il soulevé, le ton grave.

À lui seul, selon M. Charest, l’agenda référendaire du PQ créerait une instabilité politique et économique de nature à indisposer les bonzes de la Ligue nationale, au premier chef le commissaire Gary Bettman.

«Pourquoi prendrions-nous ce risque, a-t-on besoin de prendre ce risque là?», a-t-il argué.

«Je me mets à la place de M. Bettman: une ville où il y a le plein emploi c’est une ville où les gens vont vouloir aller au hockey et en auront les moyens. Et l’autre choix, c’est: saviez-vous qu’ils préparent cinq ans de perturbation économique? Entre les deux, le choix m’apparaît assez clair.»

M. Charest s’est défendu de jouer les prophètes de malheur dans l’espoir de rallier les partisans de hockey pour conserver les sept sièges libéraux de la région. À ses yeux, il ne s’agit pas d’électoralisme, mais d’une simple évidence.

«Je ne veux pas faire d’hypothèse sur l’avenir, ce que je dis relève du gros bon sens. Quand Pauline Marois prend la peine d’admettre qu’un référendum gagnant, c’est cinq ans de perturbation pour le Québec, comment cela peut-il être bon pour les Québécois?», a-t-il dit.

Quoi qu’il en soit, le chef libéral n’entend pas abandonner le filon des Nordiques. Il assistera lundi à Québec à une cérémonie symbolique marquant le début des travaux de construction de l’amphithéâtre pour lequel son gouvernement a injecté 200 millions.

En matinée, le leader libéral a été accueilli par environ 500 militants enthousiastes dans la circonscription de Charlesbourg.

A l’exception de Taschereau où le Parti québécois semble en voie de conserver son emprise et en excluant Charlevoix — représentée par la chef péquiste Pauline Marois —, toutes les circonscriptions de la capitale pourraient basculer dans le camp caquiste le 4 septembre. Les luttes y sont très serrées.

Lors de son allocution, le chef du PLQ a rappelé que son gouvernement avait investi 4 milliards $ au cours des quatre dernières années dans la région de la capitale. Il a invité les électeurs à bien réfléchir avant d’opter pour le changement qu’incarne la CAQ.

Pour M. Charest, la «troisième voie» caquiste est une pure illusion. Un vote pour François Legault est un vote pour aider Pauline Marois à prendre le pouvoir et enclencher le processus référendaire, a-t-il martelé.

Pour bien faire comprendre son message, M. Charest a fait valoir que les deux défaites référendaires successives (1980 et 1995) avaient été suivies par des «périodes noires» sur les plans social et économique au Québec.

«Le passé est garant de l’avenir. Allez voir les années 1990. Après le référendum de 1995, ça a été une période sombre de mises à la retraite de médecins, d’infirmières, ça a été une période très dure et pour laquelle nous payons encore le prix en 2012», a-t-il dit.

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