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La FFQ applaudit à l'élection de Marois et David

Photo: Paul Chiasson/La Presse canadienne

MONTRÉAL – La Fédération des femmes du Québec s’est réjouie de l’élection d’une première femme au poste de premier ministre du Québec, mais, à ses yeux, il ne s’agit que d’une manche gagnée, pas du match.

En entrevue, la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi, a déploré qu’encore trop peu de femmes ont été élues comme députées, mardi, soit environ le tiers de la députation.

«Le défi qu’on a, avec 54 places au Parti québécois et 50 au Parti libéral, fait que le Parti québécois est en situation minoritaire avec la balance du pouvoir à droite. C’est comme si on veut une femme, mais on la veut dans la mesure où elle ne change pas trop les choses. Alors que l’idéal, c’est d’avoir des femmes au pouvoir avec une volonté d’amener des mesures progressistes. Je crains qu’à moins d’une bonne mobilisation de la société civile, madame Marois va avoir pas mal de contraintes» pour changer les choses, a opiné Mme Conradi.

Selon elle, les «politiques néolibérales» sont plus nuisibles aux femmes parce que les femmes ont un revenu moindre que les hommes, qu’elles gagnent un salaire moindre lorsqu’elles travaillent et touchent des revenus de retraite moindres.

Un véritable projet d’égalité supposerait l’élection d’un nombre égal d’hommes et de femmes, ainsi que l’élection de femmes aux postes les plus importants, a plaidé la présidente de la FFQ.

Mme Conradi cite deux moyens d’assurer ainsi une plus juste représentation des femmes à l’Assemblée nationale, soit une réforme du mode de scrutin avec des listes offrant un nombre égal d’hommes et de femmes et un financement public des partis politiques qui accorderait un montant un peu plus élevé lorsqu’une femme est élue.

Elle souligne que Jean Charest avait formé un conseil des ministres paritaire, mais n’a pu le maintenir, avec les départs de femmes ministres qui sont survenus.

Mme Conradi se réjouit également de l’élection de la coporte-parole de Québec solidaire, Françoise David, elle-même une ancienne présidente de la Fédération des femmes du Québec. «C’est quelqu’un qui connaît très bien les enjeux pour les femmes du Québec d’aujourd’hui et qui, nous pensons, risque de porter ces questions-là de façon visible à l’Assemblée nationale, donc ça fait du bien», a-t-elle commenté.

Elle se désole, par ailleurs, du fait que l’élection d’une première femme premier ministre, que les Québécois auraient dû collectivement célébrer, ait été assombrie par un attentat.

«Dans le mouvement des femmes, il y a souvent cette impression-là que juste au moment où il y a une bonne nouvelle qui arrive, il y en a une autre importante (et désolante) qui arrive en même temps. Et c’est avec beaucoup de tristesse qu’on se réveille ce matin alors qu’on espérait être plutôt dans un moment de célébration», a déploré Mme Conradi.

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