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Plainte au Parti libéral du Québec: Le mystère demeure

Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le Parti libéral (PLQ) n’a pu tirer au clair la façon dont il a traité une dénonciation pour inconduite sexuelle qui aurait été formulée par une de ses employées à l’encontre du député d’Argenteuil, Yves St-Denis.

Au terme d’une enquête interne, le PLQ a fait savoir mercredi après-midi qu’il ne peut déterminer avec certitude ce qui s’est passé entre son employée et une personne en poste d’autorité au parti à l’époque.

Cela fait suite à des révélations d’inconduite sexuelle et d’allégations de harcèlement psychologique visant le député d’Argenteuil qui a dû par la suite quitter le caucus du parti. En entrevue au réseau Cogeco la semaine dernière, M. St-Denis avait admis avoir expédié une photo obscène à l’employée, en avril 2014, au cours de la campagne électorale.

L’employée a affirmé en avoir alors informé les autorités du parti. À la demande du chef libéral, Philippe Couillard, le PLQ a mandaté la présidente de sa commission juridique, Émilie Nadeau, qui a procédé à des vérifications internes.

Le parti conclut finalement qu’il ne peut corroborer les affirmations et rappelle qu’il n’avait pas encore mis en place, à l’époque des faits allégués, les mécanismes qui permettent de traiter ce genre de plainte. Le PLQ a adopté son code d’éthique et des mécanismes formels de dénonciation à l’été 2014.

«Le PLQ n’a aucune raison de remettre en question la crédibilité de l’employée lorsqu’elle affirme avoir fait part de l’incident à une personne en autorité au PLQ, mais puisqu’aucun mécanisme formel de dénonciation n’était encore en place au moment des faits allégués, il est impossible à ce jour de déterminer avec certitude ce qui s’est passé entre l’employée et la personne en autorité au PLQ, peut-on lire dans le communiqué transmis mercredi. Les versions des personnes impliquées demeurent contradictoires et aucun élément de corroboration n’a pu être identifié.»

Il apparaît possible que, vu le cadre informel de la discussion décrite par l’employée, «même si ceci demeure au stade de l’hypothèse, il y ait eu une mauvaise compréhension entre les deux personnes sur les suites à donner à la dénonciation dont la nature était informelle, menant ainsi possiblement à l’absence de suivi formel», poursuit-on.

Par ailleurs, rappelons que la plaignante a attendu en décembre 2017 pour en informer la whip en chef du gouvernement, Nicole Ménard, qui dit lui avoir «conseillé fortement» de déposer une plainte formelle à l’Assemblée nationale, ce qui fut fait.

M. St-Denis ferait l’objet d’autres vérifications, éventées par le réseau Cogeco, à propos d’allégations de harcèlement psychologique et de remarques dégradantes à caractère sexuel présentées par d’autres employées du parti dans sa circonscription.

Ce n’est pas la première fois que le comportement du député d’Argenteuil, un ancien directeur de commission scolaire, fait l’objet de plaintes.

En décembre 2016, des députés de Québec solidaire et de la Coalition avenir Québec reprochaient au député d’utiliser un langage «insultant» et «violent» à leur égard, de constamment interrompre ses collègues et de leur jeter des «regards intimidants» en Chambre, lorsqu’ils prenaient la parole. Le député d’Argenteuil s’était alors vu assigner une autre place en Chambre.

Dès son élection en 2014, M. St-Denis avait aussi eu des démêlés avec son ancien employeur, la Commission scolaire des Affluents, qui lui reprochait d’avoir quitté ses fonctions en emportant avec lui du matériel informatique.

Sept mois plus tard, le PLQ avait dû exiger que M. St-Denis retourne le matériel informatique, incluant deux ordinateurs, à son ancien employeur.

L’avenir politique du député maintenant indépendant est plus qu’incertain. Le PLQ a reporté l’investiture dans Argenteuil qui était à l’origine prévue pour la fin d’avril.

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