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L'accord iranien au menu des discussions du G7

Le Manoir Richelieu, site of the upcoming G7 Summit, is seen Wednesday, April 25, 2018 in La Malbaie, Que. The 405-room Manoir Richelieu in La Malbaie will host the 44th annual G7 summit on June 8-9, when the leaders of seven industrialized countries, their spouses and other dignitaries make their way to the idyllic Charlevoix region about 150 kilometres northeast of Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: Ryan Remiorz / La Presse canadienne
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien figurera inévitablement sur la liste des sujets dont discuteront les chefs d’État et de gouvernement qui convergeront vers la région de Charlevoix pour le sommet du G7 en juin.

C’est ce qu’a signalé mercredi l’hôte de la rencontre, le premier ministre Justin Trudeau.

«On va continuer de démontrer que la communauté internationale est ferme, que l’Iran ne doit pas développer d’arme nucléaire, et certainement qu’on va avoir une conversation sur la paix et la sécurité», a-t-il dit en mêlée de presse à son arrivée au parlement.

Il a tenu à rappeler qu’il ne partageait pas la lecture que fait le président des États-Unis, Donald Trump, de cette entente intervenue en 2015, car le JCPOA (l’acronyme de l’accord), bien que «pas parfait», est «une mesure importante pour empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires».

Un peu plus tard, lors de la période de questions en Chambre, Justin Trudeau a dit «regretter» la décision américaine «qui va dans la mauvaise direction». Le Canada est «fier de se tenir avec (ses) alliés» sur cet enjeu, a-t-il indiqué.

«Nous croyons, et nous l’avons dit à nos amis américains, (…) que la meilleure façon, c’est de travailler ensemble pour nous assurer que l’Iran ne développe pas d’arme nucléaire», a ajouté le premier ministre en réponse à une question en provenance des banquettes néo-démocrates.

Plusieurs autres alliés du Canada ont fait état de leur déception face à la décision du président Trump de se retirer de l’entente qu’avait signée son prédécesseur, Barack Obama.

«La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni regrettent la décision américaine de sortir de l’accord nucléaire iranien. Le régime international de lutte contre la prolifération nucléaire est en jeu», a écrit mardi sur Twitter le président de la République française, Emmanuel Macron.

Le dirigeant français et la chancelière allemande Angela Merkel avaient tous deux visité Donald Trump au cours des dernières semaines dans l’espoir de le convaincre de renoncer à son intention de se retirer du JCPOA.

Mais le locataire de la Maison-Blanche n’a pas plié.

«Nous ne pouvons empêcher une bombe nucléaire iranienne avec la structure pourrie de l’accord actuel. L’entente avec l’Iran est défaillante dans son essence même», a-t-il martelé déclaré lors d’un discours d’une dizaine de minutes, mardi.

Une nouvelle — et très nette — ligne de fracture se dessine ainsi en prévision de la rencontre entre les dirigeants du groupe des sept (Canada, France, États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Italie, en plus de l’Union européenne).

Le président américain, Donald Trump, est attendu à La Malbaie. Il devrait y être à moins qu’une autre rencontre de haut niveau, celle avec le dictateur nord-coréen Kim Jong-un, ne l’envoie dans un autre hémisphère.

«Nous avons hâte d’accueillir nos homologues des pays du G7», a indiqué mercredi dans un courriel Eleanore Catenaro, porte-parole du premier ministre Trudeau, en notant cependant qu’il revient aux différents pays membres «de confirmer les déplacements de leurs chefs».

Timidité conservatrice

Au Parti conservateur, on a refusé de se prononcer tant sur la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord iranien que sur l’accord comme tel.

«Lorsqu’il est question de stopper le programme nucléaire iranien, les efforts diplomatiques et la négociation sont toujours la meilleure ligne de conduite et cela devrait demeurer la priorité», a déclaré le porte-parole du parti en matière d’affaires étrangères, Erin O’Toole.

Le lieutenant politique de la formation au Québec, Alain Rayes, avait tenu des propos similaires quelques heures plus tôt lors d’une mêlée de presse, à l’issue de la réunion hebdomadaire du caucus conservateur.

«Je suis toujours en faveur des négociations diplomatiques dans les enjeux. (…) On va regarder comment le gouvernement va se comporter, et on va avoir une position qui va être prise par notre parti, mais je ne peux pas vous en parler plus aujourd’hui», a-t-il exposé.

Les journalistes lui demandaient s’il partageait le même point de vue que l’ancien premier ministre Stephen Harper par rapport à l’Iran. C’est qu’en mars dernier, l’ex-chef conservateur a publié une lettre ouverte dans le Wall Street Journal pour donner son appui à Donald Trump.

«Le président Trump semble comprendre instinctivement à quel point l’application de l’accord iranien est déficiente. Il semble aussi comprendre que les États-Unis et ses alliés ont un grand intérêt à se tenir fermement derrière Israël», y lit-on.

«Au lieu de freiner les ambitions nucléaires de l’Iran, l’entente de 2015 a donné au régime une feuille de route pour les réaliser», déplore-t-il dans la lettre que cosigne l’ex-premier ministre espagnol Jose María Aznar. Les deux sont membres du groupe Friends of Israel Initiative.

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