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Trans Mountain: Trudeau cherche des appuis chez les Autochtones

DARRYL DYCK / La Presse Canadienne Photo: DARRYL DYCK / La Presse Canadienne
Gemma Karstens-Smith, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

ROSEDALE, C.-B. — Le gouvernement fédéral doit offrir davantage que ce que proposait l’entreprise Kinder Morgan et collaborer soigneusement avec les Premières Nations dans la construction du projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, affirme un comité autochtone chargé de surveiller la construction du projet.

Le premier ministre Justin Trudeau était de passage mardi en Colombie-Britannique, où le projet d’expansion de l’oléoduc ne fait pas l’unanimité. Il a notamment rencontré les membres du Comité consultatif et de suivi des Autochtones.

Le premier ministre n’a pas voulu établir de lien direct entre la présence des leaders autochtones à cette rencontre et leur adhésion totale à l’oléoduc: il y a plutôt vu un appui à la réconciliation nationale, sur laquelle les deux parties doivent oeuvrer.

M. Trudeau a soutenu que le but du comité consultatif est de s’assurer que le projet soit bien mené, avec un minimum d’ennuis et un maximum de bénéfices.

Le chef Ernie Crey, de la première nation de Cheam, a affirmé que la rencontre privée avait permis aux membres du comité de soulever certains enjeux majeurs avec le premier ministre.

«Cela a été un long dialogue. Le premier ministre a écouté très attentivement et a aussi engagé le dialogue avec tous les membres du comité», a dit M. Crey, un porte-parole du groupe.

Ottawa dépensera 4,5 milliards $ pour acquérir l’oléoduc de Kinder Morgan, afin d’assurer son expansion. Le projet prévoit de pratiquement tripler la capacité de l’oléoduc qui achemine déjà le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’au terminal maritime de Burnaby, en banlieue de Vancouver.

Une cogestion avec les Autochtones?

Le comité a publié un communiqué à la suite de la rencontre, disant que l’achat de Trans Mountain aura des «impacts énormes» sur les communautés autochtones et appelant Ottawa à permettre au comité autochtone d’être cogestionnaire du projet, plutôt que simple conseiller.

«Si le gouvernement en vient à construire (l’oléoduc), il doit le faire de meilleure façon que Kinder Morgan l’aurait fait — plus sécuritaire, plus respectueux des droits et des titres autochtones et des traités, et plus équitable dans sa distribution des bénéfices économiques aux nations autochtones touchées», affirme le communiqué.

Le comité est constitué de gens aux opinions diverses sur le projet, mais ce qui les rassemble est un désir de protéger les intérêts et les terres autochtones, a souligné M. Crey.

M. Crey a affirmé que sa propre communauté, située à environ 120 kilomètres à l’est de Vancouver, se penchait sur la possibilité d’acheter une participation dans l’oléoduc.

Une trentaine d’opposants au projet manifestaient en marge de la rencontre de mardi à Rosedale, incluant des membres de la communauté du chef Ernie Crey.

Eddie Gardner, Autochtone et président d’un organisme de défense des saumons sauvages, a soutenu que M. Trudeau «se trompe» s’il croit que ce projet est compatible avec la protection de l’environnement.

La visite de M. Trudeau dans l’Ouest canadien, mardi, était entièrement consacrée au projet Trans Mountain. Le premier ministre s’est aussi rendu à un terminal de Kinder Morgan près d’Edmonton, où la canalisation prend sa source.

M. Trudeau a déclaré que la décision d’acheter l’oléoduc à l’entreprise Kinder Morgan était un «investissement dans des emplois ici en Alberta», mais aussi dans des emplois «en construction en Colombie-Britannique».

Entreprise dans cette dépêche: (TSX: KML)

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