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ALÉNA: Trump voudrait des accords bilatéraux

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne
Andy Blatchford et Mike Blanchfield, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le gouvernement du Canada rejette l’idée relancée par l’administration Trump d’ententes bilatérales distinctes avec le Canada et le Mexique à la place des discussions ardues en cours pour renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Le principal conseiller économique de Donald Trump soutient que le président américain veut conclure des accords commerciaux bilatéraux distincts avec le Canada et le Mexique, plutôt que de continuer à tenter de renégocier l’ALÉNA.

Larry Kudlow, directeur du Conseil économique national de M. Trump, a soutenu mardi que le président lui avait indiqué cette préférence lors d’une conversation lundi. M. Kudlow, qui était invité mardi à l’émission matinale «Fox and Friends», a aussi affirmé qu’il avait transmis ce message à un responsable au cabinet du premier ministre Justin Trudeau.

Ces remarques risquent de créer davantage d’incertitude économique entre le Canada et les États-Unis, après l’imposition par l’administration Trump de tarifs douaniers sur les importations d’acier et d’aluminium. M. Kudlow a toutefois précisé que le président Trump ne prévoyait pas se retirer de l’ALÉNA, mais souhaitait seulement tenter une approche différente.

«(Lundi), nous avons rencontré le président à quelques reprises, et il envisage très sérieusement un changement dans les négociations sur l’ALÉNA», a indiqué M. Kudlow. «Sa préférence, maintenant — et il m’a demandé de le faire —, c’est de négocier séparément avec le Mexique et le Canada. Il préfère les négociations bilatérales, et il reconnaît que ces deux pays sont très différents.»

Plusieurs ministres du gouvernement Trudeau ont martelé mardi qu’Ottawa demeurait investi uniquement dans une entente à trois. «Nous voulons une entente trilatérale — nous l’avons toujours dit», a affirmé le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne.

«Nous savons que cela fonctionne, nous savons que cela soutient une chaîne d’approvisionnement très intégrée. Lorsque vous parlez de cet enjeu, vous devez regarder la réalité — la réalité est qu’au cours des 24 dernières années, nous avons construit une chaîne d’approvisionnement très intégrée, qui a été bonne pour l’économie, bonne pour les consommateurs, bonne pour les travailleurs de toutes les parties», a ajouté M. Champagne.

Selon le conseiller Larry Kudlow, le président Trump «déteste les traités multilatéraux» de ce type. «Le Canada est un pays différent du Mexique, ils ont des problèmes différents, et vous savez, (M. Trump) croit que les accords bilatéraux ont toujours été meilleurs», a-t-il expliqué à Fox News. «Je sais qu’il s’agit de négociations à trois, mais vous savez, souvent, quand vous devez faire des compromis avec tout un tas de pays, vous obtenez la pire des ententes.

«Pourquoi ne pas essayer d’obtenir le meilleur des accords pour le peuple américain, la main-d’oeuvre américaine, l’économie américaine — et sans doute aussi pour leurs économies à eux? Comme je l’ai dit, le Canada est très différent du Mexique.»

Vendredi, juste après l’entrée en vigueur des tarifs douaniers sur l’aluminium et l’acier, le président Trump réitérait cette idée de négocier des ententes commerciales bilatérales séparées avec le Canada et le Mexique, si aucun accord ne peut être conclu pour moderniser l’ALÉNA.

Le premier ministre Justin Trudeau et le président mexicain, Enrique Peña Nieto, ont tous les deux renouvelé leur profession de foi envers l’ALÉNA, la semaine dernière, après l’imposition des tarifs douaniers américains. Les deux leaders «ont convenu de continuer à oeuvrer pour un résultat mutuellement bénéfique» sur l’ALÉNA, a répété le cabinet de M. Trudeau.

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