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Inondations: le Journal de Montréal blâmé pour une citation inventée

Photo: Paul Chiasson / La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le Journal de Montréal a été sévèrement blâmé par le Conseil de Presse pour sa une et un article sur les inondations dans l’ouest de la ville de Montréal en 2017, dans lesquels deux citations auraient notamment été inventées.

Sur la une du Journal du 4 mai 2017, l’on pouvait voir une photo d’une jeune femme assise dans un canot pneumatique tiré par un homme, pendant qu’elle regardait son téléphone cellulaire.

Dans une bulle émanant de la résidante évacuée, il était écrit «Incroyable mais vrai, je suis présentement évacuée en pneumatique par mon super voisin Paul ! 😉 LOL Stéphanie», comme si elle venait d’envoyer un message texte. À l’intérieur des pages du quotidien se trouvait un article intitulé «Prêts à tout pour sauver leur maison».

C’est cette femme, Stéphanie Sabbagh, qui a porté plainte au Conseil de presse.

La photo de la une a été publiée sans son consentement, dit-elle, et elle n’avait ni écrit pareil message texte ni parlé à la journaliste qui a signé l’article, malgré une autre citation d’elle à la fin du texte. Elle s’est plainte d’une atteinte au droit à sa vie privée et à sa dignité. Elle considère que les propos qui lui ont été attribués dans la bulle caricaturent la situation et constituent du sensationnalisme, ce qui a eu pour conséquence pour elle d’être la cible de moqueries, a-t-elle fait valoir.

Le Journal de Montréal n’a pas souhaité répondre à la plainte, est-il écrit dans la décision du Conseil. La salle de rédaction du Journal a été contactée par La Presse canadienne pour avoir sa version des faits, mais une responsable nous a référé à leur avocat qui a déclaré «ne pas vouloir commenter». Me Bernard Pageau a rappelé que le Journal n’est pas membre du Conseil de Presse.

La journaliste visée par la plainte a toutefois répondu en son nom au Conseil. Elle a affirmé qu’elle n’avait jamais parlé à la plaignante et que la citation qui lui a été attribuée avait été ajoutée à son insu.

Le Conseil de presse «a blâmé sévèrement» le Journal de Montréal pour la présentation de l’information ainsi que pour avoir substantiellement modifié l’article sans aviser la journaliste. Il juge que Le Journal de Montréal a porté atteinte à la vie privée et à la dignité de la plaignante. Il a également conclu que la bulle de la une était sensationnaliste puisqu’elle déformait la réalité. Il s’agit de «graves manquements à la déontologie journalistique», est-il écrit.

La journaliste n’étant ni responsable de la photographie, ni du graphisme de la une, ni de la citation de la plaignante dans l’article, le Conseil l’a exonérée de tout blâme.

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