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Un secrétariat aux langues officielles au N.-B.?

Kevin Bissett / La Presse Canadienne Photo: Kevin Bissett
La Presse canadienne - La Presse Canadienne

FREDERICTON — La commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick estime que le gouvernement de la seule province officiellement bilingue au Canada n’en fait pas suffisamment pour assurer l’application de la loi.

Dans son cinquième et dernier rapport annuel à titre de commissaire, Katherine d’Entremont recommande la création d’un secrétariat aux langues officielles, afin d’appuyer le premier ministre «dans l’exercice de sa responsabilité première»: celle d’assurer l’application de la Loi sur les langues officielles, en vigueur depuis près de 50 ans au Nouveau-Brunswick.

Mme d’Entremont rappelle que le pourcentage de Néo-Brunswickois dont la langue maternelle est le français a atteint un creux de 31,9 pour cent en 2016, comparativement à 33,8 pour cent en 1971. Le pourcentage de Néo-Brunswickois dont la langue maternelle est l’anglais demeure quant à lui stable, autour de 65 pour cent.

Le rapport souligne d’ailleurs une «dynamique inégale» entre la langue minoritaire et celle majoritaire, «qui favorise l’anglicisation de certains francophones».

La commissaire d’Entremont a mené une enquête visant le Plan sur les langues officielles du gouvernement, déposé en 2015. Or, le Commissariat conclut que ce «plan gouvernemental donne très peu de résultats concrets» et «n’atteint pas les objectifs» fixés par la Loi sur les langues officielles.

L’enquête du commissariat «a révélé un obstacle de taille» à la mise en oeuvre de ce pan: l’absence d’une structure et de ressources adéquates, comme un ministère, un sous-ministre ou un secrétariat. C’est pourquoi Mme d’Entremont recommande la création d’un secrétariat aux langues officielles, qui devrait dépendre directement du cabinet du premier ministre.

Actuellement, «il y a des fonctionnaires dans trois différents ministères» pour s’occuper des langues officielles, a-t-elle expliqué en conférence de presse.

Le rapport de la commissaire souligne par ailleurs l’anglicisation de certains francophones, citant une étude menée par l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques. «Par exemple, 6,6 pour des francophones ne parlaient plus leur langue maternelle régulièrement à la maison en 2016, comparativement à seulement 0,7 pour cent des anglophones.

«L’anglicisation des francophones, qui était de 5,8 pour cent en 2006, a donc augmenté au cours des 10 dernières années», conclut le commissariat.

Par contre, le commissariat souligne que les francophones «en couple mixte», surtout les mères, transmettent de plus en plus le français à leurs enfants. «C’est maintenant plus de la moitié des enfants de mères francophones en couple mixte qui se sont vu transmettre le français comme langue maternelle, alors que ce pourcentage était de 43,8 pour cent en 2001.»

Interrogée en conférence de presse sur les raisons qui motivent le départ de la commissaire deux ans avant la fin de son mandat de sept ans, Mme d’Entremont a répondu: «Parce que ça fait 37 ans que je travaille, et puis ça me tente de faire autre chose: c’est aussi simple que ça.»

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