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Demandeurs d’asile: le PLC dénonce une campagne «de peur»

Photo: Justin Tang / La Presse canadiene
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les libéraux dénoncent la politique de «division et de peur» et la campagne de «désinformation» que mènent selon eux les conservateurs — ontariens comme fédéraux — dans le dossier des demandeurs d’asile qui franchissent la frontière canado-américaine de façon irrégulière.

Et si le nouveau gouvernement à Queen’s Park souhaite pratiquer la politique de la chaise vide lors des rencontres interprovinciales, celui de Justin Trudeau à Ottawa se tournera vers les joueurs qui souhaitent régler l’enjeu, a soutenu lundi le député libéral Serge Cormier.

«Nous on est prêts à discuter avec le gouvernement Ford, mais qu’il vienne, et qu’il s’assoie à la table avec nous (…) Le Québec est à la table avec nous», a tranché en point de presse le secrétaire parlementaire du ministre de l’Immigration.

«Si l’Ontario veut rester sur les lignes de côté, qu’ils restent sur les lignes de côté. Il y a d’autres partenaires en Ontario comme la municipalité de Toronto et (son) maire (John) Tory», a ajouté le député Cormier.

«On veut que les partis politiques comme le Parti conservateur, que ce soit fédéral ou provincial en Ontario, cessent cette campagne de division, de peur, de fausse information», a-t-il affirmé.

L’élu a tenu ces propos à l’issue d’une rencontre extraordinaire d’un comité parlementaire lors de laquelle les députés ont unanimement adopté une motion invitant le ministre fédéral de l’Immigration, Ahmed Hussen, à comparaître d’ici trois semaines.

Le député conservateur Pierre Paul-Hus, dont la formation avait forcé la tenue de cette réunion estivale, s’est dit «très heureux d’avoir réussi à forcer le gouvernement à tenir des rencontres dans les prochaines semaines afin de faire le point sur la situation».

Le ministre Hussen a rapidement accepté l’invitation des parlementaires. Sur Twitter, lundi, il s’est dit «impatient» de s’y présenter afin de «réitérer notre plan d’action clair pour continuer à gérer la migration irrégulière et lutter contre la désinformation».

La députée conservatrice Michelle Rempel a confirmé que sa formation avait l’intention d’envoyer un carton d’invitation à la ministre ontarienne Lisa MacLeod, laquelle s’est engagée dans une guerre de mots avec le ministre Hussen, vendredi passé, sur la question des demandeurs d’asile.

La représentante de Queen’s Park a claqué la porte d’une rencontre des ministres canadiens de l’Immigration à Winnipeg, vendredi passé. Lors du point de presse de clôture, son homologue fédéral lui a reproché son approche «contraire aux valeurs canadiennes».

La ministre MacLeod a mal digéré ces propos, et l’escarmouche entre les deux a alimenté les débats sur les réseaux sociaux pendant la fin de semaine. La députée Rempel, comme à son habitude, a été particulièrement active sur son compte Twitter.

L’élue a assuré ne pas vouloir faire de politique partisane avec cet enjeu et plaidé qu’il était «très raisonnable» de la part du gouvernement Ford, «de demander (…) au gouvernement fédéral comment il prévoit payer» pour les dépenses liées à l’accueil des demandeurs d’asile.

«Il y a en Ontario un nouveau gouvernement qui a reçu de la population ontarienne le mandat de ramener la province à une situation plus fiscalement responsable que celle du précédent gouvernement», a-t-elle argué après la rencontre du comité.

Selon la motion qui a été adoptée lundi, le comité parlementaire tiendra au moins deux réunions d’ici le 3 août, au plus tard. Les ministres Ralph Goodale, à la Sécurité publique, et Jean-Yves Duclos, à la Famille et au Développement social, ont aussi été invités à y témoigner.

La députée néo-démocrate Jenny Kwan espère que le ministre Hussen en profitera pour clarifier le vocable entourant la désignation de ces personnes qui arrivent des États-Unis et traversent la frontière à des points d’entrée non officiels.

À la table du comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration, lundi, elle a plaidé que l’emploi du terme «illégal» ou «passages illégaux» (au lieu de «passages irréguliers») était dangereux pour le débat de société et potentiellement aussi pour les demandeurs d’asile.

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