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L'ex-policier torontois Bill Blair devient ministre

Justin Tang / La Presse Canadienne Photo: Justin Tang / La Presse Canadienne
Mike Blanchfield, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — L’arrivée de l’ex-chef de police torontois Bill Blair au sein du cabinet dote le gouvernement de Justin Trudeau d’un ministre pour éteindre les feux en matière de migrants irréguliers, de violence armée et de crime organisé.

M. Blair, qui quitte l’arrière-ban grâce au nouveau poste de ministre de la Sécurité frontalière et de la Réduction du crime organisé, agira également à titre d’allié de Justin Trudeau dans le cadre d’une guerre idéologique beaucoup plus vaste. Il combattra ce que le premier ministre désigne comme «les politiques de la peur» des conservateurs ici comme à l’étranger.

Bill Blair compte parmi les cinq députés qui ont accédé au conseil des ministres dans le cadre du remaniement de mercredi, par lequel les libéraux ont préparé le terrain pour la prochaine élection fédérale, prévue dans 15 mois.

Justin Trudeau éprouve des difficultés face aux gouvernements populistes en Ontario, sous les progressistes-conservateurs de Doug Ford, et aux États-Unis, sous l’administration de Donald Trump.

Doug Ford croise le fer avec Ottawa par rapport au flux de migrants qui franchissent la frontière canado-américaine en dehors de ses points d’entrée officiels — une situation qui a aussi grandement touché le Québec.

La surenchère de tarifs douaniers et l’incertitude qui plane au-dessus de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain, sans compter la grave détérioration des rapports personnels entre MM. Trudeau et Trump, ont affaibli les relations entre Ottawa et Washington.

Bill Blair aura donc à faire avec les premiers ministres provinciaux, mais aussi avec les politiciens au sud de la frontière. Dans les deux cas, la tâche sera difficile — et il sera question de drogues.

Du côté de Queen’s Park, Doug Ford serait toujours amer par rapport à la diffusion par Bill Blair du maintenant célèbre vidéo de son frère, le maire de Toronto de l’époque, Rob Ford, en train de fumer du crack en 2013.

M. Blair devra faire appel à sa vaste expérience en maintien de l’ordre pour trouver des pistes de solution à la violence armée qui a déjà fait 27 morts et 82 blessés depuis le début de l’année à Toronto. À titre comparatif, la violence armée avait fait 17 morts et 80 blessés sur la même période l’an dernier.

Après son assermentation à Rideau Hall, mercredi, le ministre Blair a souligné que les trois ordres de gouvernement devront mettre la main à la pâte.

«J’ai hâte d’avoir l’occasion de travailler avec les provinces et les territoires ainsi qu’avec les municipalités à travers le pays pour répondre à ce problème», a-t-il déclaré.

Du côté de Washington, alors qu’il tentera de ralentir la fuite de migrants vers le nord, Bill Blair fera face à de nombreuses questions quant à la légalisation de la marijuana à l’automne au Canada. La Maison-Blanche s’oppose à tout assouplissement des restrictions sur la marijuana.

Mais Bill Blair saura y faire front, après avoir joué stoïquement le rôle de principal porte-parole en matière de cannabis au sein du gouvernement Trudeau.

Justin Trudeau nie l’avoir parachuté dans ce nouveau portefeuille pour y mettre de l’ordre. Le premier ministre soutient qu’il ne fait que bonifier une équipe déjà solide, composée du ministre de l’Immigration, Ahmed Hussen et de son homologue à la Sécurité publique, Ralph Goodale.

Il s’est souvenu mercredi de sa première conversation avec Bill Blair, alors qu’il tentait de le convaincre de faire le saut en politique: «Il m’a dit que l’ennemi numéro un de la sécurité publique est la peur.»

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