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Les 100 ans de la bataille d’Amiens commémorés

Benoit Tessier / The Associated Press Photo: Benoit Tessier/AP

HALIFAX — Il y a 100 ans, le 8 août 1918, le «Corps canadien», fort de 100 000 hommes, entamait ce qui allait être la dernière grande offensive de la Première Guerre mondiale en Europe: la bataille d’Amiens, dans le nord de la France.

Cette dernière offensive des troupes alliées à travers la Belgique et la France, connue sous le nom des «cent jours du Canada», a été notamment commémorée mercredi à un monument situé dans le port de Halifax.

Ken Hynes, conservateur du Musée de l’armée à Halifax, rappelle que pendant les 100 derniers jours de la «Grande Guerre», les troupes canadiennes ont été «à l’avant-garde des armées alliées» sur le front occidental en Europe, et ont confirmé leur réputation de meilleures troupes de choc d’élite du corps expéditionnaire britannique.

Mais cette réputation s’est gagnée au prix de pertes énormes: plus de 45 000 hommes tués, blessés ou portés disparus au cours de ces seuls 100 derniers jours de la Première Guerre mondiale, rappelle M. Hynes.

En soirée mercredi, à Québec, un hommage devait être rendu à la Citadelle, maison-mère des soldats du 22e Régiment, au lieutenant Jean Brillant, qui a reçu la Croix de Victoria pour sa bravoure à Amiens les 8 et 9 août 1918. Le lieutenant Brillant avait été parmi l’un des premiers au Canada à obtenir cette distinction au cours des «cent jours du Canada».

Au cours de cette cérémonie officielle, on devait assister à une offrande traditionnelle par la première nation huronne-wendat, entendre la lecture d’un extrait du journal de Jean Brillant et observer une minute de silence, avant que retentissent six tirs d’artillerie en hommage aux 66 000 Canadiens et Terre-Neuviens qui ont perdu la vie au cours de la Première Guerre mondiale — Terre-Neuve ne faisait pas encore partie du Canada.

Commémorations à Amiens
De l’autre côté de l’Atlantique, à Amiens, en Picardie, le prince William et la première ministre britannique, Theresa May, ont aussi souligné mercredi le centenaire de cette bataille d’Amiens, en compagnie de ministres et d’ambassadeurs des pays alliés — et d’un ancien président allemand.

Mme May et d’autres dignitaires ont lu des témoignages bouleversants écrits par ceux-là mêmes qui ont combattu en 1918, y compris un simple soldat, un capitaine de char et un commandant présents à l’aube du 8 août pour le début de l’offensive aérienne et terrestre des soldats britanniques, canadiens, australiens, américains et français. Ces troupes ont rapidement commencé à repousser les soldats allemands pour finir par renverser complètement la situation sur le front occidental.

La bataille d’Amiens a vu affluer dans la région des dizaines de milliers de soldats, plus de 1900 avions français et britanniques, et plus de 500 chars britanniques. L’élan de la première journée de bataille s’est poursuivi et a convaincu les Allemands que la victoire était impossible.

Chaque pays était représenté mercredi à cette commémoration de la bataille à Amiens, largement considérée comme un tournant décisif de l’offensive de quatre mois qui a mené à la victoire des Alliés et à l’Armistice, le 11 novembre 1918. L’ancien président allemand Joachim Gauck était également présent à Amiens, mercredi. Le prince William a salué «la coopération sans laquelle la victoire était impossible».

«Il est donc tout à fait approprié qu’aujourd’hui, cette même coalition internationale soit revenue à Amiens avec notre ancien ennemi, en paix et en partenariat», a-t-il déclaré.

Une chorale de jeunes Britanniques a pris part à l’émouvante cérémonie sous les colonnes imposantes de l’immense cathédrale gothique d’Amiens, datant du XIIIe siècle, qui, à l’époque, avait été recouverte de sacs de sable pour la protéger des combats dans le nord de la Picardie. La cathédrale Notre-Dame d’Amiens réserve encore aujourd’hui l’une de ses chapelles aux drapeaux alliés.

La France était représentée mercredi par la ministre de la Défense, Florence Parly; le président Emmanuel Macron, originaire d’Amiens, n’était pas présent.

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