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L'exportation d'électricité déjà haussée dit le PM

Lisa Rathke / The Associated Press Photo:

STOWE, Vt. — Le premier ministre Philippe Couillard s’inscrit en faux contre le chef caquiste qui veut augmenter les exportations d’hydroélectricité. Non seulement il soutient qu’elles ont crû de 35 pour cent sous la gouverne libérale, mais il laisse entendre que son adversaire ne comprend pas la réalité des États-Unis: une révolution énergétique est en cours et d’autres formes d’énergie renouvelable font de la concurrence à l’électricité québécoise.

De plus, le premier ministre réitère que le projet de parc éolien Apuiat, qui se ferait en collaboration avec les Innus de la Côte-Nord, est un «incontournable» et s’insurge du rejet de cette initiative par son adversaire.

Dimanche, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), Francois Legault, a soutenu que l’exportation de l’hydroélectricité serait au coeur de la plateforme électorale de la formation politique.

Mais c’est déjà fait, a rétorqué M. Couillard, lundi, alors qu’il se trouvait à Stowe, au Vermont, où il rencontre des gouverneurs américains de la Nouvelle-Angleterre.

Il juge la promesse de M. Legault redondante. Les exportations d’hydroélectricité ont augmenté de 35 pour cent depuis que les libéraux ont pris le pouvoir en 2014, a fait valoir M. Couillard, et c’est sans compter le contrat «historique» conclut avec le Massachusetts, a-t-il ajouté.

Questionné à savoir s’il ne voit pas plus d’appétit pour l’électricité québécoise, il acquiesce, mais avertit qu’il «faut aller au rythme du client» et comprendre la réalité actuelle.

«La progression des énergies renouvelables, solaire et éolien, aux États-Unis, est immense et ils voient Hydro-Québec comme un concurrent. Et eux, ils veulent la part du marché. C’est ça qu’il faut réaliser. Il y a une révolution énergétique extraordinaire en cours. Il faut la comprendre.» Il y a aussi des objections environnementales à l’hydroélectricité au sud de la frontière, ajoute le chef libéral.

«Ça ne passe pas comme une lettre à la poste. Il y a des débats politiques.»

Mais il assure saisir chaque occasion de faire la promotion et la défense de l’hydroélectricité québécoise, notre «atout économique principal».

Quant au projet éolien Apuiat, M. Legault a réitéré lundi, alors qu’il était à Sept-Îles sur la Côte-Nord, qu’il ne l’approuverait pas s’il est élu premier ministre.

M. Couillard juge plutôt que le projet est incontournable pour le développement du Nord-du-Québec et celui des Premières Nations.

Celles-ci ne veulent pas de charité, a-t-il expliqué. Elles veulent avoir leur propre économie avec leurs propres sources de revenus.

«Est-ce qu’on pense que les Premières Nations vont continuer d’accepter qu’on utilise leur territoire traditionnel pour développer de la richesse sans qu’ils en touchent une partie appréciable et visible?», a-t-il demandé.

Il dit préférer miser sur la collaboration et la coexistence que sur la discorde et l’affrontement.

La veille, M. Legault s’était dit d’accord avec le président d’Hydro-Québec, Éric Martel, qui a remis en question la pertinence du projet, tant sur le plan financier qu’énergétique, la société d’État devant déjà composer avec d’importants surplus d’électricité.

«J’ai confiance que même les citoyens de la Côte-Nord, qui vont peut-être se voir privés d’un projet à court terme, vont comprendre qu’on ne peut pas mettre 1,5 milliard $ de pertes chez Hydro-Québec pour créer des emplois, a déclaré M. Legault. Il faut que ce soit des emplois utiles.»

Appelée à réagir aux propos tenus par M. Couillard à Stowe, dans le Vermont, la CAQ a soutenu que le premier ministre est «devenu le pire ambassadeur de l’hydroélectricité québécoise».

«Sa déclaration voulant que cette source d’énergie propre était une technologie du siècle dernier ne lui était pas suffisante», affirme par courriel Guillaume Simard-Leduc, directeur des relations avec les médias à la CAQ, faisait ainsi référence notamment à la déclaration de Philippe Couillard l’an dernier à l’effet que l’époque de la construction des grands barrages hydro-électriques était terminée.

«Il fallait qu’il en remette en mettant une croix sur la possibilité de convaincre nos voisins américains de leur exporter davantage d’hydroélectricité. Tout ça en pleine conférence avec les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre. C’est franchement irresponsable de baisser ainsi les bras», fait-il valoir.

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