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Toronto: de puissants narcotiques en circulation, prévient la police

Ottawa refuse pour l'instant de décriminaliser toutes les drogues au Canada. Photo: Patrick Sison / The Associated Press
Nicole Thompson, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Une série de surdoses mortelles dans un secteur de la ville la plus peuplée du Canada souligne le besoin urgent de créer nouveaux sites de prévention des surdoses, a déclaré mercredi un groupe militant, appelant le gouvernement de Doug Ford à revenir sur sa décision de suspendre l’ouverture de telles installations.

La Société de prévention des surdoses (OPS) de Toronto a fait valoir qu’une alerte à la sécurité publique de la police au sujet de sept décès soupçonnés d’être liés à l’utilisation d’opioïdes sur une période de 12 jours montre que les services de prévention des surdoses devraient être renforcés.

L’organisation a affirmé par communiqué qu’il était tout à fait illogique de suspendre ces services en «plein coeur d’une crise de santé publique».

La ministre ontarienne de la Santé, Christine Elliott, a déclaré lundi que trois sites qui devaient ouvrir leurs portes à Thunder Bay, à St. Catharines et à Toronto étaient mis sur la glace, pendant que le gouvernement procède à un examen pour déterminer si ces installations poursuivront leurs activités dans la province. Une décision sera prise d’ici la fin du mois de septembre, a-t-elle indiqué.

L’un des nouveaux sites de prévention dont l’ouverture a été suspendue lundi devait être situé dans la 14e division du Service de police de Toronto, où les sept surdoses mortelles ont eu lieu.

Les enquêteurs ont affirmé que les décès étaient probablement liés aux opioïdes fentanyl et carfentanil — des analgésiques synthétiques beaucoup plus puissants que l’héroïne.

Neil Corrigan, commandant de l’unité de la 14e division, a déclaré que les agents avaient intensifié leurs activités de sensibilisation après ces surdoses mortelles, qui, selon lui, étaient inhabituelles mais pas sans précédent.

«Une (mort) est évidemment déjà une mort de trop. Sept morts sont certainement une source d’inquiétude importante pour nous», a-t-il affirmé.

Il a soutenu que sa division, située juste à l’ouest du centre-ville, n’avait pas nécessairement un problème de drogue plus important que d’autres secteurs, mais qu’elle était fréquentée par des utilisateurs de drogues récréatives et des personnes souffrant de dépendances.

Une porte-parole de l’agence de santé publique de Toronto a déclaré qu’en moyenne, les services paramédicaux de Toronto étaient intervenus dans trois cas de surdoses mortelles apparemment liées aux opioïdes par semaine au cours de la dernière année — soit environ cinq surdoses sur une période de 12 jours.

Le maire de Toronto, John Tory, a affirmé que les sites de prévention des surdoses constituaient l’un des moyens utilisés par les «trois ordres de gouvernement» pour lutter contre l’épidémie d’opioïdes.

«Jusqu’à ce que nous décidions en tant que pays, en tant que province et en tant que ville que nous allons nous attaquer au problème de la santé mentale et des dépendances, (…) nous allons continuer à voir ce genre de choses se produire», a-t-il déclaré aux journalistes mercredi.

Les sites de prévention des surdoses approuvés par la province sont des installations temporaires mises en place pour répondre à un besoin immédiat dans une collectivité, tandis que les sites d’injection supervisée sont des lieux plus permanents approuvés par le gouvernement fédéral.

Les données de Statistique Canada montrent qu’au cours des six premiers mois de 2017, il y a eu au moins 1460 surdoses mortelles liées aux opioïdes dans le pays.

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