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L'asclépiade pour les monarques… et les manteaux

Rédaction - The Associated Press

MONTRÉAL — Une initiative visant à commercialiser l’asclépiade au profit des papillons monarques — et des agriculteurs du Québec et du Vermont qui la cultivent — bénéficie du soutien d’une entreprise québécoise de parkas qui renouvelle son engagement à vendre des manteaux fabriqués avec la soie de cette plante.

C’est un effort expérimental de fabrication et de vente au détail qui a commencé en 2016, lorsque l’entreprise Quartz a fabriqué et vendu quelques centaines de manteaux isolés avec de la fibre d’asclépiade. Après une croissance modeste de sa distribution l’an dernier, la société lance sa troisième production en septembre et présentera des modèles supplémentaires en octobre.

Après avoir servi de terrain d’essai, «nous avons l’impression d’être sur le point d’avoir un produit majeur», se réjouit François-Xavier Robert, directeur de l’exploitation chez Quartz.

En Amérique du Nord, la population de monarques en déclin dépend, pour sa survie, de l’asclépiade, le seul endroit où les femmes monarques pondent leurs oeufs et la seule source de nourriture pour les chenilles. Les efforts pour rétablir les populations de monarques reposent en partie sur la création de nouvelles cultures de cette plante, que certains appellent le «soyer du Québec», en référence à ses fibres soyeuses.

Les recherches indiquent que les parcelles d’asclépiade sur les terres agricoles sont particulièrement attrayantes pour les monarques, peut-être davantage que les étendues en bord de route et les jardins urbains que les papillons ne sont pas toujours en mesure de trouver.

Transformer les fibres

Des chercheurs québécois ont mis au point un moyen de transformer les fibres de la plante, longtemps considérée comme une mauvaise herbe, en matière isolante légère pour remplacer le duvet et les matières synthétiques. Mais ces efforts ont connu quelques obstacles, le premier producteur de la fibre ayant déclaré faillite l’an dernier. Les techniques de récolte et de production ne sont pas encore au point; la cueillette manuelle est souvent nécessaire pour obtenir les fibres soyeuses permettant de fabriquer des vêtements haut de gamme. Les agriculteurs récoltent l’asclépiade à l’automne, après le départ des monarques vers le sud pour leur migration hivernale.

Plus de 100 agriculteurs au Québec et une demi-douzaine au Vermont cultivent de l’asclépiade pour la coopérative Monark, et Quartz est leur seul client pour les matières isolantes des vêtements. Les parkas de Quartz, une entreprise établie à Saint-Hyacinthe, sont vendus dans plus de 275 magasins répartis dans 20 pays, de même que sur internet.

François-Xavier Robert et son frère Jean-Philippe, président de Quartz, sont des entrepreneurs dans la jeune trentaine qui ont acheté la société en 2015 et ont constitué une équipe dirigeante composée de membres de leur génération.

«Lorsque nous avons entendu parler de l’asclépiade, nous avons sauté sur l’occasion, explique M. Robert. Cela fait partie de notre génération d’être un peu plus respectueux de l’environnement et responsables. Le projet semblait bien aligné avec nos valeurs.»

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