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Michelle Blanc refuse d'expliquer ses propos

Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La candidate péquiste Michelle Blanc a refusé d’expliquer samedi matin ses propos tenus en ligne dans le passé sur la communauté juive hassidique de Montréal. «Pas de commentaires», a-t-elle répondu à plus d’une question sur le sujet.

Son chef a déjà fourni les explications et de façon fort éloquente, a-t-elle répété. «Il a mieux répondu que je ne l’aurais fait».

Il s’agissait de la première fois que la candidate péquiste dans Mercier prenait part à un événement public en compagnie de son chef Jean-François Lisée — une conférence de presse sur la vision du PQ sur le numérique — depuis que ces propos, qu’elle a tenus dans le passé, ont été relevés.

En 2007, Mme Blanc écrivait notamment, dans un billet de blogue intitulé «Suis-je raciste?», au sujet des Juifs hassidiques de Montréal, «ses voisins»: «Il serait tellement plus facile pour eux et pour moi, qu’ils disparaissent vraiment de ma vue, tout comme ils semblent faire l’impossible que je disparaisse de la leur ?»

Mme Blanc aurait aussi écrit sur Twitter en 2011 : «Merde, j’ai oublié de fêter l’anniversaire de Hitler la semaine dernière!», un message rapporté et dénoncé par l’organisation juive B’nai Brith.

M. Lisée a défendu sa candidate dans les deux cas, en cours de campagne: le tweet sur Hitler est «de l’humour noir», a-t-il soutenu, et quant au texte portant sur les Juifs hassidiques, il a défendu le droit à la liberté d’expression, à la liberté de religion et aussi le droit de critiquer ces religions.

Mais les propos tenus n’ont pas été expliqués sur le fond, ni par M. Lisée ni par sa candidate.

Questionnée samedi à savoir si elle regrettait ses écrits, Mme Blanc a répondu que «il y a politicien que j’admire, il s’appelle Winston Churchill (ancien premier ministre britannique) et qui avait une expression qu’il aimait beaucoup, et qu’il utilisait très très très souvent: ‘pas de commentaire».

M. Lisée a d’ailleurs répondu à de nombreuses questions adressées à Mme Blanc, répétant qu’il avait déjà fourni des explications à de nombreuses reprises et que tout a été couvert, «sous tous les angles» et qu’«on a rien à ajouter».

Il dit avoir été «son porte-parole» sur la question et Mme Blanc a nié avoir été muselée.

Interrogée à savoir s’il ne serait pas de son devoir de députée de répondre aux questions, et d’expliquer aux citoyens ses positions, Mme Blanc a seulement répété: «pas de commentaires».

«Si c’est assez bon pour Winston, c’est assez bon pour Michelle», est intervenu M. Lisée, en anglais.

Pour la candidate montréalaise, tout a été dit, et la page est tournée.

Elle s’était aussi excusée plus tôt lors de cette campagne — et avait rapidement retiré ses propos — pour avoir insinué qu’un enseignant et blogueur, Xavier Camus, aimait les filles de 15 ans. Cela faisait suite à des écrits de l’homme, qui avait notamment soutenu qu’un militant de Mme Blanc était proche de l’extrême-droite et lui avait reproché d’avoir participé à une émission de radio aux allégeances similaires.

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